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La vie religieuse : "ce n'est pas un long fleuve tranquille", témoigne une sœur bénédictine

Un article rédigé par Maguelone Peuchot - RCF, le 29 mars 2024 - Modifié le 29 mars 2024

Faire vie commune dans un monastère est un défi de chaque jour pour ses habitantes. Au monastère de Saint Thierry, près de Reims, une vingtaine de sœurs bénédictines vivent ensemble et s'exercent à la concorde. Sœur Marie-Dominique témoigne justement de cette vie exigeante mais in fine bénéfique et salutaire.

La messe, un moment de vie fraternelle ©Romane Gallisai - RCFLa messe, un moment de vie fraternelle ©Romane Gallisai - RCF

Il est vrai que les moniales ont une vie particulière bien souvent à l’opposé de celle des laïcs. Chez les bénédictines de Saint-Thierry, la vie est partagée par la prière pendant les offices et les messes, les travaux manuels et la vie de communauté. Cette vie monastique est exigeante dans le sens où les sœurs doivent faire communauté. C’est donc un défi du quotidien d’être en harmonie ensemble. 

La valeur du pardon dans la vie religieuse

La vie au monastère n’est pas toujours de tout repos. Imaginez-vous au milieu de vingt sœurs qui partagent tout, les joies, les peines, les malheurs du monde, la prière, leur relation avec Dieu, leurs blessures. Dans la vie communautaire des moniales, tout est question de partage et de pardon. "Il ne faut pas se leurrer, il y a des disputes au monastère. Mais je pense que ce qui transpire surtout, c’est le pardon", affirme Sœur Marie-Dominique. Le pardon est un des piliers de la vie de consacré parce qu’il garde l’entente dans la communauté. Pendant le chapitre des coulpes, les sœurs s'accordent du temps chaque jour pour régler tous conflits, confier leurs blessures, leur faute, leur faiblesse. C'est un temps de cœur à cœur entre toutes les sœurs"Chaque sœur est invitée à reconnaître les grands travers qu'elle voit dans sa vie et ce dont elle sent que ça blesse la communauté", témoigne Sœur Marie-Dominique.

Embrasser la vie monastique, c’est aussi accepter une communauté entière

Cette vie passe aussi par l’entraide entre membres de la communauté. Chacune pallie à la fragilité de l’autre et inversement. "J'ai des sœurs qui, malgré mes faiblesses, continuent à cheminer avec moi et me supportent. Et puis il y a des jours où c'est ma sœur qui va être plus faible et je vais la supporter", explique Sœur Marie-Dominique. C’est une véritable force qui se développe dans chaque communauté. 

S’engager dans la vie monastique, c’est pour toute la vie. "On se découvre soi-même, on découvre ses faiblesses, ses travers et justement, on reconnaît qu'on a besoin de la force d'une autre et du pardon de ses sœurs", confirme Sœur Marie-Dominique. Pour les bénédictines de Sainte Bathilde, la règle de Saint Benoît aide à soulager les tensions et les difficultés dans la vie fraternelle. "Il était réaliste et connaissait la vie en communauté. Il a prévu une forme de prière qui permet à la communauté de se pardonner pendant les offices ou la messe", explique la bénédictine.

Sublimer son être au monastère 

"Le monastère, c'est vraiment un lieu qui m'a permis de renaître et qui me fait vivre. Et c'est vraiment un lieu de guérison, de grande introspection et qui permet de se découvrir faible sans problème, témoigne Sœur Marie-Dominique. Le monastère est un lieu de quiétude entouré par la prière et la bienveillance des sœurs. Pour les laïcs, c’est un lieu propice à la vie intérieure, au ressourcement et à une prise de recul.

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