Dans l'Évangile de ce dimanche nous sommes invités à porter notre propre croix si nous désirons suivre Jésus... La vie chrétienne est-elle un long chemin de douleur où il nous faut souffrir ?
Évangile du dimanche 2 juillet (Mt 10, 37-42)
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Source : AELF
Une phrase en particulier de cet Évangile de Matthieu a fait couler beaucoup d'encre et a pu justifier tous les dolorismes. "Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi." La vie chrétienne serait-elle donc un long chemin de douleur, où nous devrions souffrir à notre tour ? Pour Patrick Laudet, c'est le "et" qui est important : "La croix est un dynamisme. Prendre sa croix, ce n'est pas se résigner à supporter une douleur mais empoigner sa misère."
Dans ce texte, Jésus ne cesse de répéter la formule "celui qui aime... plus que moi". Cela signifie-t-il que Dieu est jaloux et qu'il revendique une forme d'exclusivité ? "Dieu n'est pas jaloux en ce sens", explique Patrick Laudet, ce serait faire "de l'anthropomorphisme" que d'interpréter ainsi les paroles du Christ !
En réalité c'est "un merveilleux conseil de sagesse" que donne Jésus. Il nous invite à "ordonner les choses", selon Patrick Laudet. "Il s'agit de pressentir à quel point la préférence de l'amour pour Dieu prédispose à une qualité d'amour humain." Finalement, Jésus nous aide à prévenir le "risque d'idolâtrie". Si en effet la famille est "une bénédiction", c'est aussi "un grand lieu de blessure qui peut devenir un lieu d'idolâtrie". "Il y a des moments de vérité dans la vie où il faut faire des choix, il faut clarifier, au prix parfois d'une séparation chirurgicale qui est en même temps nécessaire à la vie."
"Tout fini dans un verre d'eau !" Après avoir énoncé de grands préceptes avec une certaine gravité, Jésus nous parle d'un simple verre d'eau fraîche ! "Quelle grandeur que de dire au fond : Et vous n'avez rien d'autre à faire que de donner à boire même un simple verre d'eau fraîche !" Pour Patrick Laudet, il y a là "une bénédiction de l'ordinaire". Au lieu de "poursuivre de grands idéaux", admettre que "peu de chose" peut faire beaucoup... ne pas oublier que Jésus est celui qui demande à boire au bords du puits, celui qui sur la croix dira : "J'ai soif." (Jn 19, 28)
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