L'Évangile de ce dimanche aborde frontalement l'énigme du mal. Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? C’est le genre de question que les croyants peuvent se poser : si Dieu existe, pourquoi laisse-t-il le malheur s'abattre sur nous ? On en parle avec le pasteur Antoine Nouis.
Évangile du dimanche 20 mars (Lc 19, 1-9)
À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »
Source : AELF
Ceux qui sont victimes d’accident, de massacre ou de maladie sont-ils plus coupables que les autres ? La réponse peut sembler évidente, bien sûr que non ! Et pourtant, "c'est la vieille question qui traverse l'humanité depuis qu'elle existe", observe Antoine Nouis. Car le mal est une énigme : quand le malheur frappe, la première question qui nous vient est "pourquoi ?". C’est ce que l’évangile de Luc aborde ici frontalement.
"Évidemment ce qui nous rassurerait c’est qu’il y ait une logique au mal. C’est qu’il y ait une explication, si on sait la logique du mal on sait l’éviter." Dans ce passage où est rapporté un fait divers concernant des Galiléens, affleure l’idée que, quelque part, "ces hommes qui ont été massacrés on aimerait bien que ce soit un peu de leur faute…" Jésus vient d’emblée contredire cette position.
Se demander si l’épreuve est une punition de Dieu : "Je crois que c’est spécifiquement une question du croyant", convient Antoine Nouis. "Le croyant qui croit en Dieu se dit où est Dieu dans cette horreur, dans cette traversée du mal ?"
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