6 août 2021
Commentaire liturgique - 19ème Dimanche du Temps Ordinaire
Saint Paul nous dira dans la deuxième lecture que nous avons à vivre dans l’amour, comme le Christ, en faisant disparaître de nos coeurs «l'amertume, la colère, éclats de voix ou insultes ainsi que toute espèce de méchanceté». Il ne s’agit pas d’une leçon de morale, mais de nous tourner vers la Lumière. Sans cela, nous pourrions bien ressembler au prophète Elie, tenté de fuir le Dieu qu’il voulait servir et de se tourner vers les ténèbres.
En effet, Elie, poursuivi les tueurs de la reine Jézabel, s'enfonce dans le désert. Il s’écrie : «Maintenant, Seigneur, c'en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères.» Le découragement et l’épuisement le conduisent vers la désespérance.
A chaque eucharistie, le célébrant dit une parole sur le pain et le vin : « fruit de la terre et du travail de l’homme ». Ce pain que nous allons offrir, consacrer, partager n’est pas un pain tombé du ciel.
Dans chaque eucharistie, Dieu vient à notre rencontre, vient s’unir de nouveau à notre humanité, se mêler à notre pâte, se donner à nous. Dieu nous donne ce que nous Lui offrons. Pour que cette parole soit prophétique, il convient – osons-nous le dire – d’imiter le Christ.
Jésus va nous dire dans l’évangile de ce jour, qu’Il est descendu du ciel. Depuis les temps anciens, les hommes ont imaginé Dieu dans les hauteurs, ils lèvent les yeux pour se tourner vers lui. Mais Dieu n’est pas plus dans le ciel que sur la terre. Par cette parole, Il se compare à la manne que les Hébreux ont mangée dans le désert. Rappelons-nous l’épisode de dimanche dernier. Jésus est le vrai pain venu du ciel.
Mais Il est tout aussi bien l’homme né d’une femme, et à ce titre, comme notre pain, le fruit de la terre. Il est aussi proche de nous que le pain qui parfume notre table. Et en se donnant en nourriture, Il nous révèle un Dieu tout proche, à notre niveau, plus proche que ne pourrait l’être aucun autre père sur la terre.
De même que le prophète Élie a accepté la nourriture que Dieu lui donnait, de même sommes–nous invités à accepter le pain de vie que le Seigneur nous offre.
Élie, grâce à cette nourriture, fut protégé du désespoir et rendu capable de poursuivre son chemin. Nous aussi, grâce au pain eucharistique que nous partageons, nous devenons capables de traverser les épreuves de la vie, de transformer la difficulté de vivre avec les autres en «générosité, en tendresse» et même en pardon et de poursuivre la route jusqu'en l’éternité.
L'Eucharistie est vraiment le «pain de la route», nourriture des pèlerins que nous sommes sur cette terre, en route vers la vie éternelle.
Invité : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagna-trice fédérale de sens auprès du Patro, Auteur du livre récent : "L'Evangile dans la chair" aux Editions Jésuites.
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