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Jour de Joie RCF - page 6

Émission présentée par Michel Mertens

Chaque semaine, Michel Mertens et ses chroniqueurs vous donnent ou redonnent le goût de la Parole biblique. L'équipe vous propose une méditation biblique sur les textes de la liturgie dominicale. Une méditation actualisée des textes proposés par l’Eglise afin d’en tirer toute la saveur.

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Episodes

  • RCF
    1 octobre 2021

    Commentaire liturgique - 27ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Qu’est-ce qu’être homme ? Pourquoi la sexualité, l’amour, le mariage ? La première lecture tirée de la Genèse répond par un récit aussi imagé que profond. L’homme ne trouvant aucune aide qui lui corresponde dans le monde animal, Dieu fait tomber sur lui un mystérieux sommeil. Puis de sa chair, il forme la femme. La correspondance de l’homme et de la femme dans ce récit est très forte. Ils portent respectivement les noms de ish et ishsha qui indiquent leur correspondance mutuelle. L’homme et la femme ne sont pas des êtres autosuffisants mais ils sont complémentaires. L’amour humain ne se résume pas à faire se correspondre les besoins affectifs et sexuels constitutifs de l’humain. L’amour humain s’inscrit dans un processus d’humanisation totale, oserait-on dire un processus de sanctification de l’homme et de la femme. Le Pape François a publié en 2016 une exhortation Amoris Laetitia, qui se traduit «La joie de l’amour». Il insiste pour rappeler que la sainteté est bien inscrite dans le projet de l’amour humain, quand bien même l’échec peut l’assombrir. La grâce de Dieu, comme don gratuit sans retour, demeure même si l’amour semble blessé. L’évangile fait état que Jésus a été confronté aux aléas de la fidélité et à l’échec possible du projet de Dieu sur le couple. Néanmoins Jésus poursuit en disant que le plan de Dieu demeure. En effet, l’échec toujours possible maintient que Dieu créa l’humanité homme et femme, différents certes mais complémentaires, destinés à s’unir pour se parfaire. Par delà l’expérience de l’échec, il y a plus que tout la Loi de la miséricorde. Dans l’échec, Jésus est venu pour sauver ce qui était perdu. Sainte Thérèse est célébrée ce 1er octobre. Thereios veut dire en grec "l'été" et est à l'origine du prénom Thérèse. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul », disait la Genèse. Paradoxalement, le célibat, selon l’expérience spirituelle de sainte Thérèse, est une expérience plurielle : on parle « des épousailles ». Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Doyen de la Ville de Liège.
  • RCF
    24 septembre 2021

    Commentaire liturgique - 26ème Dimanche du Temps Ordinaire

    29 min
    Il va beaucoup être question ce jour d’adopter une attitude d’ouverture face à ceux qui ne font pas partie de notre groupe de croyants ; et d’admettre que les dons de Dieu ne sont pas réservés à un groupe de privilégiés. L’esprit de Dieu souffle où il veut ! Pourquoi Josué veut-il que Moise empêche à ces hommes de prophétiser ? On peut y voir deux raisons : La première c’est qu’il estime que ces hommes ne font pas partie du groupe des élus et donc ils ne doivent pas prophétiser. Cette façon de comprendre la réaction de Josué est corroborée par la réponse de Moise : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » En effet, comme le dit Jésus à Nicodème dans l’évangile de Jean, l’esprit de Dieu souffle où il veut ; il n’est donc pas question de l’arrêter. L’esprit de prophétie n’est pas le monopole de certains groupes. Le Seigneur le donne à profusion à tous ceux qui sont disposés à l’accueillir. Une autre façon de comprendre la réaction de Josué c’est qu’il considère que le lieu de la prophétie c’est la tente de la rencontre et pas le camp. En effet, le récit précise bien que les deux hommes avaient été choisis eux aussi, ils étaient inscrits sur la liste de Moise. Seulement, ils ne s’étaient pas rendus à la tente de la rencontre. La seconde lecture est extraite du dernier chapitre de l’épître de St Jacques. Il y en a cinq au total et celui qui a lu l’épître en entier sait que la thématique des pauvres et des riches tient l’Apôtre à cœur. Avec l’extrait de l’épître de Jacques, nous avons un discours virulent. L’apôtre Jacques est-il contre les riches ? À qui s’adresse-t-il et que dénonce-t-il au juste ? On va retrouver cette thématique à divers endroits dans l’épître. Déjà dès le début où il indique que la richesse est fugace et que le riche se flétrira par ses actes, tandis que le pauvre sera élevé. Et tout au long de l’épître il va devenir de plus en plus virulent contre les riches qui exploitent les pauvres, avec un ton prophétique, très proche de celui d’Amos et de Michée. Comme la première lecture, l’évangile de ce jour nous invite à revoir notre attitude vis-à-vis de ceux qui ne font pas partie de notre cercle. « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». On peut tout à fait annoncer l’évangile même si on ne fait pas partie de ces croyants « pratiquants » qui vont à l’église tous les dimanches. La réaction de Jean dans cet extrait de l’évangile rappelle celle de Josué dans la première lecture. L’Apôtre ne conçoit pas que quelqu’un qui ne fait pas partie du groupe des disciples puisse exercer son pouvoir d’exorciste au nom de Jésus. « Nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent », dit-il à Jésus. Autrement dit, Jean voudrait que le monopole du nom de Jésus et du salut qu’il apporte soit réservé à ceux qui se sont officiellement engagés à sa suite. Jésus disait lui-même à Nicodème : « L'Esprit souffle où il veut, tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va». Pas simple : car comment savoir si c’est de Dieu ? Comment savoir si notre zèle pour reprendre le frère, pour combattre le mal, est bien purifié de toute violence ou de la volonté de dominer ? Comment discerner si notre combat est inspiration divine ou volonté de puissance ? Invité : Yves Keumeni, Directeur du Centre Diocésain de Formation et curé de l'Unité Pastorale de Soumagne-Olne-Melen.
  • RCF
    17 septembre 2021

    Commentaire liturgique - 25ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    S’il est un point commun entre les lectures de ce dimanche, c’est le contraste entre la logique humaine et celle de Dieu. Commençons par l’évangile en saint Marc. Jésus vient d’annoncer une nouvelle fois sa Passion : «Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera.» Les disciples ont du mal à accepter cette annonce de la «faiblesse de Dieu». Dans toutes les religions, dans toutes les cultures, il convient de démasquer les fausses images de Dieu. Osons le dire : «les manières de Dieu seraient totalement étrangères aux conceptions du monde». En un mot : «l’amour n’est pas aimé». Saint Jacques, dans la lettre qui nous est proposée en seconde lecture, dénonce cette même cassure entre les hommes et Dieu. Quand il parle de Dieu, l’apôtre Jacques utilise les mots de sagesse, droiture, paix, tolérance, compréhension,miséricorde, bienfaits, justice… Quand il s'agit des hommes, Jacques parle de jalousie, rivalité, désordre, actions malfaisantes, guerres, conflits, convoitises… Notre relation même avec Dieu est biaisée par cette logique mondaine. Jésus explique à ses disciples le combat qui l'attend, car les hommes ne peuvent pas accepter cet amour d'un Dieu qui se donne. Et les disciples ne comprennent rien et ils ont peur. Jésus donne pour modèle un petit enfant. Le même mot, en latin et en grec, désignait l’enfant et le jeune esclave. Cet exemple bouscule notre conscience religieuse du «vouloir bien faire pour mériter Dieu.» Cet enfant que Jésus place au centre, comme pour le mettre au coeur de nos vies, interroge notre «bonne conscience». Nous avons entendu en première lecture du livre de la Sagesse évoquer le drame du juste, haï par ses contemporains, mais dont il nous est dit : «Si ce juste est Fils de Dieu, Dieu le délivrera.» Le mystère de l’Incarnation est plus qu’une figure à contempler. Osons le dire : il nous faut passer à l’égard de Dieu de la sympathie à l’empathie. En effet Dieu dans l’incarnation nous est «sympathique» car il est «Emmanuel - Dieu-avec-nous», c’est-à-dire un «Dieu proche». Mais il est plus difficile d’accéder à «l’empathie» pour Lui, car la «faiblesse de Dieu» bouleverse notre conscience religieuse. Invité : Abbé Armand Beauduin, Chanoine à la Cathédrale, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament.
  • RCF
    10 septembre 2021

    Commentaire liturgique - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Notre monde s’est émancipé, dit-on. Par la science, la puissance économique, les richesses accumulées, il n’est plus question que de résultat à obtenir. Mais le sens ultime des choses ne risque-t-il pas de faire défaut ? Il va être question dans les lectures de la figure du Messie. Mais d’abord, c’est quoi un messie ? Le messie, en français courant, c’est celui qui a reçu l’onction afin de guider les autres, de sauver la situation, celui qui est « attendu » ou « accueilli ». Le messie dans une société, dans la politique, dans le sport… c’est celui que les gens attendent, celui qui va tout sauver. C’est précisément ce messie-là que Jésus ne veut pas être. Celui qui veut me suivre, qu’il prenne sa croix … En écho à cette parole du Christ, saint Jacques écrira plus tard : «montre-moi donc ta foi sans les oeuvres, moi c’est par mes oeuvres que je te montrera ma foi». Le frère Aloïs de Taizé disait : «Ce qui change le monde, ce ne sont pas tellement des actions spectaculaires, c’est la bonté exercée au quotidien.» Chacun de nous est invité à se retirer de temps en temps à l’écart, comme les disciples, pour répondre à une première question : «Qui est Jésus pour moi, et comment exprimer ma foi aujourd’hui ?» Même si beaucoup de personnes et de médias s’en préoccupent peu dans notre occident déchristianisé, la question posée aujourd’hui par le Seigneur reste d’une actualité universelle : Pour vous, qui suis-je ? ou Comment peut-on croire en lui ? Le Christ ne se soucie pas de son image de marque. C’est en fait une manière pédagogique d’amorcer la réflexion. De nos jours, c’est un peu de cette façon que nous sommes interrogés sur notre foi. On ne met plus en doute l’existence historique de Jésus, mais sa signification et sa pertinence actuelle. A la réponse immédiate et à la belle affirmation de Pierre, le Christ défend d’abord à ses disciples de parler de lui à personne, et il leur annonce sa passion et sa mort. Scandale pour un Juif ! Le Messie assassiné ! C’est impensable. Réaction de Pierre. Et réponse encore plus vive de Jésus, qui ose traiter son ami de Satan : «tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes». Les prophètes les plus visionnaires avaient déjà entrevu jadis que le serviteur de Dieu subirait outrages et crachats. Mais « je ne serai pas confondu…, je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants »… Dès lors, Jésus encourage ses disciples dans le même sens. Celui qui veut me suivre, qu’il prenne sa croix… Qu’il ne se contente pas de belles déclarations, qu’il ne se replie pas dans un sauve-qui-peut devant les difficultés, qu’il n’ait pas peur de risquer sa vie à cause de l’Evangile. Saint Jacques écrira plus tard : « montre-moi donc ta foi sans les oeuvres, moi c’est par mes oeuvres que je te montrera ma foi ». Invité : Jean-Luc Oste, Diacre du Diocèse de Liège, membre de l'équipe des visiteurs du Clergé.
  • RCF
    3 septembre 2021

    Commentaire liturgique - 23ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Il va être question ce jour dans le texte d’Isaïe que nous allons entendre de la « vengeance de Dieu ». N’entendons pas dans ce mot que « Dieu se venge », mais que, face au malheur et à l’épreuve, la revanche de Dieu, c’est la suppression du mal, c’est comme dit Isaïe « les aveugles qui voient et les sourds qui entendent, les boiteux qui bondissent et les muets qui crient de joie, les captifs qui sont libérés ». Quelle que soit l’humiliation physique ou morale que nous ayons subie, Dieu veut nous libérer, nous relever. Car, dit-Il, l’eau jaillira dans le désert. Les premiers chrétiens des premiers temps étaient beaucoup trop influencés par la culture religieuse juive, les prescriptions anciennes et les idées ordinaires du monde. Ils auraient dû être dirigés par la foi du Seigneur Jésus, et non par les normes et les coutumes du monde. Bien qu’Il fût le Seigneur de gloire, Dieu en Jésus s’est abaissé vers les pauvres et les orphelins. Si la pauvreté et le besoin peuvent être incompatibles avec la gloire humaine, ils sont tout à fait compatibles avec la gloire divine. « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » a écrit saint Irénée de Lyon. Alors que Jésus s’aventure en terre païenne, des gens lui amènent un sourd-muet. Il n’est pas dit si ces gens sont juifs ou non ! Mais voyant un homme handicapé et exclu, la foule ne reste pas insensible. Attitude peu banale car à cette époque le handicap était associé au péché, à une punition pour une faute commise ! Contrairement au prêtre et au lévite de la parabole du bon samaritain, ils s’arrêtent et amènent le sourd-muet à Jésus. Nous avons entendu cette parole de Jésus adressée à l’aveugle « Ephatta », c'est-à-dire « Ouvre-toi ». Une autre fois, Jésus avait dit à la fille de Jaïre « Talitha koum », c'est-à-dire « Lève-toi ». Lorsque Marc fait allusion à ces paroles en araméen, c’est pour entrer au plus près dans la compassion de Jésus. Mais aussi pour noter son impatience lorsque les foules Le pressent de faire un miracle. Jésus ne veut pas être un thaumaturge, faiseur de miracles, mais veut exprimer sa compassion. Ce n’est pas le merveilleux que doit habiter le cœur du croyant, mais la même compassion que Jésus qui se fait proche pour libérer de tout ce qui enferme. Invité : Jean-Luc Oste, Diacre du Diocèse de Liège, membre de l'équipe des visiteurs du Clergé.
  • RCF
    27 août 2021

    Commentaire liturgique - 22ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Il va beaucoup être question dans les lectures de ce jour de l’équilibre à trouver entre « La Tradition » et « Les Traditions ». De tous temps, les religions ont multiplié les coutumes à observer. Autour de leur noyau central, les siècles ont déposé mille et une habitudes pieuses, comme la mer a déposé les sédiments sur fond de roche ou de sable. Beaucoup de ces coutumes sont belles et peuvent avoir un sens très profond. Elles ont aidé des générations en leur temps. Pourtant, le risque est grand qu’elles entourent le noyau central d’une telle gangue qu’il en devienne inatteignable. Toutes les religions sont identifiables pas certains signes extérieurs, qui sont autant de rituels ou habitudes culturelles. Jérusalem, la « Ville sainte » voit se côtoyer des juifs, des musulmans, des chrétiens de confessions différentes, avec chacun leurs habitudes vestimentaires. Les comportements religieux ne risquent-ils pas d’obscurcir l’essentiel du message ? Au siècle dernier, le dominicain Yves Congar a étudié la distinction essentielle entre la Tradition et les traditions. Par l’expression « la Tradition », il faut entendre l’Évangile lui-même, transmis de génération en génération dans et par l’Église, Christ lui-même présent dans la vie de l’Église. Par l’expression « les traditions », il faut entendre la diversité des formes d’expression et ce que nous appelons traditions confessionnelles, par exemple : la tradition protestante ou catholique ou orthodoxe. Nous pourrions parler de traditions culturelles. Nous avons été invités ce jour à ne pas confondre la Tradition et les traditions. L’enjeu est de renouveler notre conscience que la foi au Christ est une invitation à trouver la liberté pour respirer au large dans l’Église ainsi purifiée. En un mot : réapprendre à distinguer le fruit de son écorce. Invité : Abbé Ralph Schmeder, animateur-producteur à RCF, en charge de la communication pour le Diocèse de Liège.
  • RCF
    20 août 2021

    Commentaire liturgique - 21ème Dimanche du Temps Ordinaire

    28 min
    « Comment cet homme peut-il dire qu’il est descendu ciel ? Nous connaissons sa famille. Comment cet homme-là peut-il donner sa chair à manger ? » Le passage de l’évangile d’aujourd’hui va nous rappeler que la personne du Christ et sa Parole dérangent. Beaucoup se sont détournés de Lui en son temps … et s’en détournent aujourd’hui. Déjà du temps de Josué, la tentation était grande de refuser la nouveauté du message des prophètes et de préférer suivre les croyances et pratiques du monde. « Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres… » Paul énonce un principe, celui de la soumission des uns aux autres dans la communauté des croyants, une soumission réciproque : l’un se soumet à l’autre qui se soumet à lui en retour. Essayons de comprendre cette demande en nous attachant aux expressions mêmes de Paul. En effet le mot est chargé de bien des images négatives pour nous. Cette soumission se vit par respect du Christ. Au temps de Jésus, sa Parole a heurté, pas seulement les pharisiens, mais aussi ceux qui avaient commencé à Le suivre. Ne faut-il pas reconnaître qu’à un moment ou l’autre, sur notre chemin, l’Évangile devient intolérable, impossible ? Ne faut-il pas reconnaître qu’à un moment, nous sommes carrément réduits au silence, ne pouvant pas trouver les mots pour encore dire des choses sensées, produire du sens ? Est-ce pour cela que les gens quittent l’Église ? On se le demanderait bien. En ce 20 août, nous célébrons saint Bernard de Clairvaux, réformateur de la vie monastique, grand mystique du Moyen-Âge. Il a écrit de nombreux commentaires, entre autres sur le merveilleux Livre du Cantique des Cantiques. Invité : Abbé Armand Beauduin, chanoine de la Cathédrale, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament.
  • RCF
    13 août 2021

    Commentaire liturgique - Assomption de la Vierge Marie

    30 min
    Exceptionnellement l’Assomption tombe cette année un dimanche. Le Jour du Seigneur fait place d’honneur à la Vierge Marie, sa mère. L’origine de la fête de « l’Assomption » est à trouver dans la fête byzantine de la « Dormition ». Le terme Dormition exprime la croyance selon laquelle la Vierge est morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle. « La Vierge ne mourut, ni de vieillesse, ni de maladie ; elle fut emportée par la véhémence du pur amour ; et son visage fut si calme, si rayonnant, si heureux, qu'on appela son trépas la dormition. » Car, comme va nous le dire la première lecture tirée de l’Apocalypse, « une femme … couronnée d’étoiles … apparut dans le ciel. » Avant d'être un dogme, l'Assomption de Marie est une croyance reposant sur la tradition patristique et non sur des bases scripturaires. Ce n’est qu’en 1950 que le pape Pie XII officialise la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l'Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. En voici les termes : « Marie, ayant été préservée du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme. Rien n'obligeait, en effet, son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps. » Au-delà du dogme qui risque d’encombrer, ce que nous pouvons dire, c’est le même cri de louange que proclama Elisabeth lors de la Visitation : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. (…) Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » En réponse à cet accueil par sa cousine Elisabeth, Marie éclata en un chant de louange: le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur ». Sur l'icône de la Dormition de la Mère de Dieu, c'est le Christ lui-même qui, descendu du ciel, vient chercher l'âme de sa mère figurée sous la forme d'un nouveau-né emmailloté de langes. Reprenons l’hymne byzantin de la fête : « Dans ta maternité, Tu as gardé la virginité. Lors de ta Dormition, Tu n'as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu es passée à la Vie, Toi qui es la Mère de la Vie. Sauve nos âmes de la mort, par tes prières ! Le tombeau et la mort furent impuissants à saisir la Mère de Dieu qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous ; Elle est notre espérance et notre protection. Car Elle est la Mère de la Vie, Elle a été transférée à la vie par Celui qui a demeuré dans son sein virginal. » Invité : Luc Mahiels, diacre permanent au Diocèse de Liège, actuellement en charge de la commission pour l’Oechuménisme.
  • RCF
    6 août 2021

    Commentaire liturgique - 19ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Saint Paul nous dira dans la deuxième lecture que nous avons à vivre dans l’amour, comme le Christ, en faisant disparaître de nos coeurs «l'amertume, la colère, éclats de voix ou insultes ainsi que toute espèce de méchanceté». Il ne s’agit pas d’une leçon de morale, mais de nous tourner vers la Lumière. Sans cela, nous pourrions bien ressembler au prophète Elie, tenté de fuir le Dieu qu’il voulait servir et de se tourner vers les ténèbres. En effet, Elie, poursuivi les tueurs de la reine Jézabel, s'enfonce dans le désert. Il s’écrie : «Maintenant, Seigneur, c'en est trop ! Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères.» Le découragement et l’épuisement le conduisent vers la désespérance. A chaque eucharistie, le célébrant dit une parole sur le pain et le vin : « fruit de la terre et du travail de l’homme ». Ce pain que nous allons offrir, consacrer, partager n’est pas un pain tombé du ciel. Dans chaque eucharistie, Dieu vient à notre rencontre, vient s’unir de nouveau à notre humanité, se mêler à notre pâte, se donner à nous. Dieu nous donne ce que nous Lui offrons. Pour que cette parole soit prophétique, il convient – osons-nous le dire – d’imiter le Christ. Jésus va nous dire dans l’évangile de ce jour, qu’Il est descendu du ciel. Depuis les temps anciens, les hommes ont imaginé Dieu dans les hauteurs, ils lèvent les yeux pour se tourner vers lui. Mais Dieu n’est pas plus dans le ciel que sur la terre. Par cette parole, Il se compare à la manne que les Hébreux ont mangée dans le désert. Rappelons-nous l’épisode de dimanche dernier. Jésus est le vrai pain venu du ciel. Mais Il est tout aussi bien l’homme né d’une femme, et à ce titre, comme notre pain, le fruit de la terre. Il est aussi proche de nous que le pain qui parfume notre table. Et en se donnant en nourriture, Il nous révèle un Dieu tout proche, à notre niveau, plus proche que ne pourrait l’être aucun autre père sur la terre. De même que le prophète Élie a accepté la nourriture que Dieu lui donnait, de même sommes–nous invités à accepter le pain de vie que le Seigneur nous offre. Élie, grâce à cette nourriture, fut protégé du désespoir et rendu capable de poursuivre son chemin. Nous aussi, grâce au pain eucharistique que nous partageons, nous devenons capables de traverser les épreuves de la vie, de transformer la difficulté de vivre avec les autres en «générosité, en tendresse» et même en pardon et de poursuivre la route jusqu'en l’éternité. L'Eucharistie est vraiment le «pain de la route», nourriture des pèlerins que nous sommes sur cette terre, en route vers la vie éternelle. Invité : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagna-trice fédérale de sens auprès du Patro, Auteur du livre récent : "L'Evangile dans la chair" aux Editions Jésuites.
  • RCF
    30 juillet 2021

    Commentaire liturgique - 18ème Dimanche du Temps Ordinaire

    29 min
    «C’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel». Cette réflexion de Jésus évoque l’épisode fameux de la manne que le Dieu de l’Alliance donne aux fils d’Israël lors de leur pérégrination dans le désert. La première lecture va nous faire réentendre cet événement décisif, entre le passage de la mer rouge et l’entrée dans la redoutable solitude du Sinaï. Quitter l’esclavage pour affronter la liberté... Mais cette sortie est accompagnée d’un risque : s’enfoncer dans le rien, dans le désert, accepter de laisser derrière soi, de l’autre côté de la mer, les assurances qui à la fois opprimaient et comblaient. Le mot hébreu pour parler de la manne n’est pas, comme nous l’avons entendu, «quelque chose de fin», mais, plus brutalement, du «maigre rugueux», un aliment râpeux, inconfortable, qui creuse en nous un manque fondamental et ainsi révèle le plus profond de notre être. Oui, c’est par une nourriture âpre, et non plus du petit lait, que pourra se révéler à notre conscience que la vraie liberté va de pair avec l’accueil d’une nourriture nouvelle, qui ne vient pas nous bourrer et dont le goût nous est inconnu : le goût de l’autre, le goût de ce Dieu différent, maigre et rugueux qui fera de nous, comme dit saint Paul, un homme nouveau. Liberté et accueil du don de l’autre, paradoxalement, avancent en se tenant main dans la main. Le désir de l’homme et le désir de Dieu se rencontrent, s’embrassent et dans l’amour, se font grandir. C’est dans cette étreinte fondamentale que nous nous recevons de l’Autre, que nous nous recevons de notre Dieu et que nous acceptons ce dont Il nous alimente, que nous découvrons en fin de compte comment nous sommes aimés, que nous nous découvrons nous-mêmes dans son regard amoureux, que notre âme devient libre. Les apôtres ont osé dire à Jésus : « Donne-nous de ce pain-là ». Ils veulent une nourriture nouvelle. Mais le pain de la liberté est âpre … En effet, il va être question de quitter le pain de l’esclavage pour affronter le pain de la liberté. Cela ne sera peut-être pas si facile. C’est une initiation et un éveil qui ne vont pas de soi. Le paradoxe est bien là : le désir de goûter à la liberté promise se heurte à la crainte de perdre ses sécurités. De même, faire le pas de la foi, ce n’est pas le confort des certitudes, mais le risque de l’aventure. Invité : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagna-trice fédérale de sens auprès du Patro, Auteur du livre récent : "L'Evangile dans la chair" aux Editions Jésuites.
  • RCF
    23 juillet 2021

    Commentaire liturgique - 17ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Ce dimanche, il va beaucoup être question de foules en dés errance, et de la sollicitude de Dieu pour accueillir « tous les affamés de la Terre ». Mais Dieu est-Il la réponse à tous les cris des affamés ? Remarquons aussitôt : Jésus comme Elisée ont besoin qu’une personne offre généreusement ce qu’elle a … Pour que son plan sur le monde puisse se réaliser, Dieu aurait donc « besoin des hommes »? Ce n’est pas le côté miraculeux de le multiplication des pains qui importe même s’il ne faut pas en rejeter la possibilité. Avons-nous conscience que c’est Dieu qui prend soin de son Peuple à travers notre consentement : «Tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit », avons-nous chanté dans le psaume. On peut résumer : Dieu fait l’impossible avec notre possible. Il nous aide à franchir la peur de manquer. Saint Paul nous y invite lorsqu’il écrit : «Ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour … tel est l’appel inscrit dans notre vocation de baptisé». Les deux récits de multiplication montrent qu’après avoir donné de son nécessaire, voici que ce nécessaire produit un reste qui est l’intérêt de ce qui a été investi sous forme de don. Cela nous renvoie enfin à nos eucharisties. A la messe, le pain que nous rompons et que nous mangeons, s’il ne dit rien de ce que nous avons à donner et à partager, il a beau être consacré, il ne nous nourrira pas. Mais si nous acceptons de partager, le texte de saint Jean nous le montre de manière impressionnante, nous entrons dans le mystère de Dieu. « Rassemblez les restes … pour que rien ne soit perdu » : c’est une ligne de fond qui parcourt tout l’évangile. On pourrait même dire que l’Évangile est précisément cela : que rien ne soit perdu. C’est-à-dire que tout aille à la vie, que tout passe sur l’autre rive du monde, son autre versant. Oui que tout passe dans la plus grande force de vie, que tout soit sain et sauf. Les disciples, ceux qui se sont mis à la suite de Jésus, sont invités à faire cela : prendre soin de tout ce qui rend la vie plus humaine, aller vers ce qui est perdu, aller rechercher ce qui se perd … Le divin est de ce côté-là. Invité : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagna-trice fédérale de sens auprès du Patro, Auteur du livre récent : "L'Evangile dans la chair" aux Editions Jésuites.
  • ©RCF
    9 juillet 2021

    Commentaire liturgique - 15ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Nul n’est prophète en son pays, dit le dicton. Jésus lui-même a subi les sarcasmes dans la synagogue de son village. Mais quelques siècles avant lui, le prophète Amos avait été chassé de son pays et de son temple. Vingt siècles après lui, de nombreux chrétiens à travers le monde doivent quitter leur région parce qu’ils y sont persécutés ou simplement parce que, à cause de leur foi, ils sont exclus et ne peuvent trouver du travail … La religion, souvent, au lieu de rassembler, divise les croyants. C’est une vision prodigieuse que nous délivre Paul dans la lettre aux Ephésiens. Nous y découvrons que Dieu a un immense projet sur le monde : « Il nous a bénis, Il nous a choisis ». Saint Irénée a écrit : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant … Et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu ». Nous vivons au quotidien avec les yeux rivés sur nos pieds pour ne pas tomber. Et si nous levions un peu les yeux pour contempler le mystère de Dieu qui se déploie devant nous ? Le mystère de Dieu, à défaut d’être sous le mode du dévoilement, est-il au moins sous le mode de l’espérance ? Etre interpellés par la Parole de Dieu fait-il de nous des envoyés pour la transmettre aux autres, ou sommes-nous seulement des écoutants qui la méditons en secret ? Par quelle force pourrions-nous proclamer une parole et poser des actes qui disent la proximité et la bienveillance de Dieu ? Qu’est-ce qui pourrait nous donner la force de témoigner, de lutter contre le mal pour construire un monde plus humain ? Vous avez certainement entendu parler de l’Abbé Pierre. Durant l’hiver de 1954, les températures sont tombées durant plusieurs semaines sous les 15 °C en dessous de zéro. Ce prêtre, ancien résistant et ancien député, lance des appels pour que l’on vienne en aide à tous ceux qui sont à la rue. Il lance ce qu’il désignera lui-même comme « l’insurrection de la bonté ». Si nous ne sommes pas tous des « héros de la charité », pouvons-nous nommer des petits gestes du quotidien qui nous ont mis en route? Invité : Laurent Verpoorten, Licencié en communication et agrégé de philosophie, animateur-producteur à RCF-Liège.
  • RCF
    25 juin 2021

    Commentaire liturgique - 13ème Dimanche du Temps Ordinaire

    27 min
    Une parole forte ce dimanche : « Dieu n’a pas fait la mort » va nous dire le Livre de la Sagesse. Et une autre dans l’évangile de Marc à propos de la fille de Jaïre qui est mourante : « Talitha koum » qui se traduit : « Je te le dis, lève-toi ». Oui Dieu n’est pas contre l’homme. Mais plutôt Il demande que par la foi l’homme devienne un « vivant ». Etre croyant, ce serait se mettre du côté de la Vie ? Nous allons entendre un passage des Actes des Apôtres où l’apôtre Paul interpelle la communauté pour qu’elle soit généreuse à son égard. Il n’est pas facile de demander de l’aide, de l’argent. Mais Paul veut montrer que la générosité et le partage sont également signe que l’on se met du côté de la Vie. Dans l’évangile de Marc, nous allons entendre 2 récits de miracles imbriqués l’un dans l’autre : la demande de guérison de Jaïre pour sa fille, puis la guérison de la femme malade et enfin la résurrection de la fillette. Il y a douze ans que la femme est malade et la fillette a douze ans également ; dans un cas comme dans l’autre, les ressources humaines de la médecine sont épuisées. Si Marc tient ainsi à noter l’impuissance des hommes, c’est pour mieux faire ressortir le pouvoir de Jésus : un pouvoir tel qui émane de lui, qui lui échappe pour ainsi dire (la guérison de la femme au milieu de la foule), un pouvoir qui va jusqu’à ressusciter les morts (la fille de Jaïre). Nous avions commencé par la phrase tirée du Livre de la Sagesse : « Dieu n’a pas fait la mort ». Et nous terminions avec les deux guérisons où Jésus se manifeste comme « le Seigneur de la Vie ». En sommes-nous si convaincus ? Oserions affirmer que la mort est un sommeil dont Jésus peut nous réveiller ? Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège, formateur Mess’AJE en catéchèse biblique pour adultes.
  • RCF
    18 juin 2021

    Commentaire liturgique - 12ème Dimanche du Temps Ordinaire

    27 min
    L’évangile de ce jour va nous parler de l’épisode du Christ qui traverse le lac de Galilée au moment où va se lever une forte tempête.
  • RCF
    11 juin 2021

    Commentaire liturgique - 11ème Dimanche du Temps Ordinaire

    27 min
    La clé qui ouvre toutes les lectures que nous offre la liturgie de ce dimanche, nous la trouvons dans le début de la 2e lecture. Saint Paul nous y dit : « Nous avons pleine confiance, tout en sachant que nous sommes en exil loin du Seigneur tant que nous habitons dans ce corps ; en effet, nous cheminons dans la foi, nous cheminons sans voir. » Vivre dans la confiance alors que l’avenir est obscur... Et pourtant : «De nouveaux rameaux vont germer du vieil arbre sec» nous annonce Ezéchiel. Et si le miracle de la foi, justement, ne serait-ce pas qu’au sein même de l’épreuve, elle se purifie et s’approfondit ? C’est exactement ce qui s’est passé pour Israël : l’exil à Babylone a été l’occasion d’un sursaut extraordinaire de la foi juive. Il y a un grand paradoxe dans le témoignage chrétien : être à la fois les deux pieds dans la glèbe du monde, et prétendre être dépositaire d’une vision ultime sur les êtres et les choses. Le chrétien est-il crédible lorsqu’il « ose » une interprétation ultime du sens des choses et du monde alors que par solidarité il conviendrait qu’il demeure dans le monde ? La première parabole de l’évangile, que Marc est le seul à rapporter, exprime cette confiance optimiste : «Nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.» Que le semeur s'en tracasse ou non, le grain pousse tout seul et se développe. En nous et autour de nous, Dieu est à l’œuvre de manière cachée, imperceptible, sans que nous en ayons conscience. N’y aurait-il une autre leçon à tirer de la petite parabole du grain qui pousse tout seul ? Une leçon de patience. Un proverbe oriental dit : «Ne pousse pas la rivière, elle coule toute seule.» En Isaïe 55, on trouve : « ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » Invitation à ne pas chercher à contrôler la Parole de Dieu. En effet ce qui est en notre pouvoir ne serait-ce pas de devenir témoin du mystère du Royaume de Dieu qui grandit malgré nous ? Il nous reste donc à faire la place à la Parole, que nous retrouvons dans chaque eucharistie, à l’accueillir dans un cœur vide et non soucieux d’efficacité, à la murmurer comme la très belle prière de Marie Noël : «Mon Dieu, source sans fond de la nature humaine, je laisse en m’endormant couler mon cœur en vous comme un vase tombé dans l’eau de la fontaine et que vous remplissez de vous-même sans nous.» Invité : Eric de Beukelaer, Chanoine à la Cathédrale, Vicaire Général du Diocèse de Liège.
  • RCF
    28 mai 2021

    Commentaire liturgique - Dimanche de la Sainte Trinité

    27 min
    Ce dimanche après la Pentecôte, nous célébrons la « Sainte Trinité ». La Trinité ? Comment en parler ? C’est l’histoire de ce Dieu transcendant qui, sans cesser d’être qui Il est, sans quitter son altérité, veut cependant se compromettre lui-même, jouer son existence au coeur de notre histoire. Le Transcendant, le Tout-Autre, ne veut pas dire lointain, hors de portée, extérieur. Néanmoins le mot « Trinité » n'est pas dans la bible. Rappelons-nous que si tout commence par l’AT où Dieu se révèle au Sinaï dans la nuée (Première lecture de ce jour au Livre du Deutéronome), tout prend une ampleur au NT à l’Incarnation. L’évangéliste Jean rapporte une parole du Christ : « Baptisez-les aux noms du Père, du Fils et du Saint Esprit. Le sens du mot « Trinité » reste abstrait. Mais par quels mots peut-on désigner Dieu ? On peut dire : Dieu est «Lumière» : Celui qui est à l'origine de tout, qui fait voir les choses autrement, qui dévoile. On peut dire aussi : Dieu est «Souffle», désignation que Jésus aime utiliser, et qui, dans les langues sémitiques, rappelle que si Dieu est «Père», il est aussi «Mère» (souffle, dans ces langues, est au féminin). L’Esprit est le principe féminin de Dieu qui nous met au monde autrement. On peut dire ensuite : Dieu est «Relation». Si Dieu est Unique, Il n’est pas solitaire qui n’aimerait que lui-même, Il est Relation, circulation de l’Amour. Et c’est par l’Esprit que circule la Vie, l’avenir du monde et de l’Homme. Enfin, Dieu est « Père », mais un Père qui aime comme une Mère. Saint Paul dans sa Lettre aux Romains résume tout en disant : « Abba, Père ». Nous célébrons la fête de la Trinité : «un seul Dieu en trois Personnes». Formulation qui dit tout mais n’explique rien ... Nous avons bien besoin de l’inspiration de l’Esprit Saint. Un Dieu qui est famille : Père, Fils et Esprit. Mieux qu’une explication, je propose une image racontée par un enfant : la catéchiste avait pris trois allumettes qu’elle avait allumées ensemble, puis avait joint les trois flammes, qui désormais n’en faisaient plus qu’une seule. Trois minuscules bouts de bois, mais une seule lumière qui les réunissait comme si cela allait de soi, dans l’évidence d’une clarté unique. Dans l'eucharistie, il y a beaucoup de moment où nous évoquons le Trinité. Il y a bien sûr le Credo. Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège.
  • RCF
    21 mai 2021

    Commentaire liturgique - Dimanche de Pentecôte

    27 min
    Au baptême du Christ, l’Esprit Saint est descendu sur le Christ, Fils de Dieu devenu le fils de l'homme, pour s'habituer avec lui à habiter le genre humain.
  • RCF
    14 mai 2021

    Commentaire liturgique - 7ème Dimanche de Pâques

    27 min
    Entre Pâques et la Pentecôte, il y a comme des « points de suspension » comme l’attente d’un événement « exceptionnel » qui redonnera sens. A partir de l’Ascension qui vient d’être célébrée, la communauté est dans l’attente. Est-il imaginable que tout ce que les apôtres ont vécu avec le Christ reste sans lendemain ? Grande question : « Qui pourra témoigner des merveilles que Dieu a faites en Jésus ? » Le mystère de l’Ascension est un espace de silence fécond. Jésus, la Parole vivante, s’est éloigné. Comme au Sinaï, la nuée a tout recouvert. Le divin est-il à tout jamais hors de portée ? Il ne resterait que le témoignage de « ce que nous avons vu et entendu de Lui ». Quel Testament nous a-t-Il laissé si ce n’est « qu’il faut désormais nous aimer les uns les autres » ? « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », a écrit saint Irénée. Quelle est la nouveauté de Dieu qui trouve le sens de son être dans le bonheur et la vie de l’homme ? Dieu ne serait pas négation de l’homme mais bien plutôt l’avenir de l’homme ? Nous allons écouter le testament du Christ dans l’évangile de Jean. En ces jours qui nous séparent de la Pentecôte, pouvons-nous brûler pour que vienne l’Esprit de Dieu et sur le monde ? Invité : Abbé Ralph Schmeder, prêtre dans l’UP de l’Alliance (Grivegnée-Jupille), animateur-producteur chez RCF.
  • RCF
    7 mai 2021

    Commentaire liturgique - 6ème Dimanche de Pâques B

    27 min
    Dans la liturgie de ce 6ème dimanche après Pâques, nous allons être comme des enfants à l’écoute d’un père qui, sur le point de quitter les siens, leur confie son testament.
  • RCF
    30 avril 2021

    Commentaire liturgique - 5ème Dimanche de Pâques

    27 min
    En ce 5ème dimanche du Temps Pascal, il va beaucoup être question de l’exigence de « demeurer en Dieu ». Après l’image du Bon Pasteur, Jésus propose l’image biblique de la vigne et des sarments. Il invite ses disciples par ces mots : «Demeurez en moi comme moi en vous. De même que le sarment ne peut porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus si vous ne demeurez pas en moi».

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