14 avril 2023
le souffle d'après Pâques
Amis auditeurs ou lecteurs, en ces jours après Pâques, je vous invite à vous souvenir d’une fois ou l’autre où vous avez pu vous rendre au théâtre [laisser réfléchir quelques secondes]. Si je vous invite à vous en souvenir, c’est que j’aimerais vous rendre attentifs à un personnage de la scène théâtrale qui est invisible du public, mais dont la fonction est nécessaire à toute représentation théâtrale. Il y a du reste un lien fort entre ce personnage et un geste que Jésus le Ressuscité commet au moment de revoir ses disciples. En effet, Jésus souffle sur ses disciples… et c’est en effet le personnage du « souffleur » dont je veux parler. Un souffleur, au théâtre, est une personne qui, comme son nom l’indique souffle leur texte aux acteurs qui ont trou de mémoire. Le souffleur était souvent caché sous la scène et pour votre curiosité, sachez qu’aujourd'hui, le souffleur existe toujours sous une forme modernisée. Il s'agit d'un régisseur qui communique avec les acteurs par l'intermédiaire d'une oreillette. Nous voici donc avec le personnage du souffleur.
Or après Pâques, le Ressuscité est lui aussi un souffleur pour ses disciples. Non seulement parce qu’il souffle sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint », autrement dit, recevez« le Souffle saint …. Mais aussi parce que avant de mourir, Jésus promet à ses disciples précisément la venue après lui de celui qui va souffler sur eux et en eux. C'est-à-dire celui qui va leur remettre en mémoire tout ce que Jésus leur a dit. Dieu fonctionne bien ici pour nous, disciples de Jésus, comme le souffleur du théâtre : par son Souffle en nous, invisible mais actif, il vient redonner vie aux paroles du Christ. Il vient souffler en nous le contenu de ces paroles, et leur actualité.
Or nous sommes dans le théâtre de la vie, nous sommes dans le grand théâtre du monde. Eh bien posons un regard chrétien sur ce monde où nous sommes envoyés. A nous aussi il nous faut un souffleur, car nous aussi nous oublions parfois ce que nous avons à dire. Nous aussi nous sommes dans des situations où nous sommes empruntés, désappointés, muets.
Et voilà que le souffleur intervient : Il nous souffle ce qu’il y a à vivre, il nous souffle ce qu’il y a à dire… et aussi ce qu’il y a à pardonner. Nous avons tous besoin d’un souffleur de paroles, d’un souffleur de paix et d’un souffleur de pardon sur nos vies compliquées, agitées, inquiètes. Attention, il ne s’agit pas encore ici du souffle bruyant et puissant de la Pentecôte, au contraire : il s’agit du souffle doux et léger comme celui qui a soufflé pour Elie le prophète. Oui, un doux murmure sur votre vie, qui dit la joie possible, la confiance retrouvée, la paix restaurée, et le pardon en chemin vers sa maturité. Alors, oui, en ces jours de rencontre avec le Ressuscité, il nous donne du souffle : ne restons pas en apnée, mais osons l’accueillir en plénitude de vie.
Droits image: Dans un regard chrétien sur le monde, les bénévoles donnent leur point de vue sur une actualité.