Magazine littéraire en lien avec l'association de promotion de la lecture "Lire à Saint-Étienne".
Jean-Michel Steiner, Jean-Claude Monneret
" Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne " (Publications de l'Université de Saint-Étienne)
En octobre 1948, à un moment décisif de la grande grève des mineurs, Willy Ronis est envoyé par Life en reportage à Saint-Étienne. Son témoignage photographique offre des informations et des perspectives neuves sur cet important mouvement social.
À partir des 130 images conservées à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, l'ouvrage analyse le processus créatif de Willy Ronis.
Il révèle, à travers sa biographie intellectuelle, l'originalité et la singularité de ses engagements, sa volonté de tracer une voie personnelle par rapport aux esthétiques photographiques de l'époque
La chronique de Jacques Plaine
JEAN-CLAUDE MONNERET ET JEAN-MICHEL STEINER Willy Ronis en reportage à Saint-Étienne Presses universitaires de Saint-Étienne Jean-Claude Monneret fut professeur d’italien et de cinéma dans l’enseignement secondaire puis de cinéma à l’université Jean Monnet. Jean-Michel Steiner, agrégé, est docteur en histoire. Le 4 octobre 1948, 300 000 mineurs, dont 22 000 dans le bassin de Saint-Étienne s’engagent dans une grève de 24 heures qui dès le lendemain deviendra un conflit illimité. Le 17, la CGT suspend les opérations de sécurité notamment celles de pompage. Devant le risque d’inondation des puits les forces de l’ordre ripostent. De façon massive et brutale. Le conflit durera deux mois, fera cinq morts, dont Antonin Barbier à Firminy. C’est pour l’enterrement de Barbier que Willy Ronis est à Saint-Étienne. Arrivé à Châteaucreux le 25 octobre au matin, retour à Paris le 26 au soir. Deux jours, 130 photos. Avec quoi ? : Un Rolleiflex argentique sans cellule intégrée et un seul objectif (pour tout voir, pour être au cœur de l’action - pas de téléobjectif – une seule solution, y aller, pedibus) Et il ira. Partout. À la Bourse du Travail, à Beaubrun, au Panassa, à Tarentaize. Il sera à Firminy aux obsèques d’Antonin Barbier. Il fera des photos à Couriot, au Palais du Justice avec le procureur, les avocats, les témoins, les futurs condamnés lors de l’audience des ouvriers du Puits Villier. On le verra sur le chemin des crassiers de Michon, chez des mineurs, de nouveau à Couriot, la nuit, avec un piquet de grève et au passage à niveau de la Pareille. Un drôle de citoyen que ce Willy Ronis, reporter pour deux magazines aux visions idéologiques radicalement opposées. Life un hebdomadaire américain qui défend le capitalisme libéral, Regards l’hebdomadaire communiste national. Et pendant ces deux jours il trouvera sur sa route et parfois dans son viseur (ce sera réciproque) un autre photographe - Léon Leponce - qui lui travaille pour un quotidien Stéphanois Le Patriote, et ce pour le plus grand bonheur de nos deux auteurs qui, avec Maurice Bedoin et Corinne Porte, ont déjà publié sur cet artiste.
Annick Corona est l'invitée de l'émission littéraire "A plus d'un Titre" pour son livre "L'audience est ouverte" (le Lys Bleu éditions)
Georges Baudot
" Le prince du Bois Mon (T2) " (Abatos)
L'autre, c'est le nouvel attentat stéphanois tome 2 que ce saccaraud de Prince nous a encore apegé à la langue française.
Le babet… c'est son porte-bonheur, son amulette magique. Dans ce nouveau recueil, le fétichiste de la pomme de pin frelaté du babet : tantôt une tisane réconfortante, souvent une gnôle (très) locale et parfois un doux sirop.
Délectons-nous de cette succession de brèves, en insistant particulièrement sur l'accentuation des "oôon", des "aâan" et des "ô" pour davantage d'authenticité.
Jérôme Michalon en collaboration avec Fabien Carrié et Antoine Doré
" Sociologie de la cause animale " (La Découverte)
Depuis quelques années, les mobilisations pro-animaux suscitent une attention publique particulière : aux associations établies œuvrant à la "protection" des animaux s'ajoutent désormais des collectifs revendiquant plutôt leur "libération". Une émission enregistrée au musée de la mine de Saint-Etienne, dans le cadre de la nuit de la science (merci à Alexandre Saffre).
Camille de Peretti est l'invité de l'émission littéraire "A plus d'un titre pour son livre "L'inconnue du portrait"
Dans le cadre du prix Charles Exbrayat, rencontre avec Laurent MALOT, un des trois auteurs en lice pour le prix décerné par les lecteurs et lectrices de notre territoire ! L'émission " A Plus d'un titre " a été enregistrée à la mairie de Rochetaillée et c'est la comédienne Nathalie ORTEGA, de la compagnie Collectif 7 qui assurait les lectures des extraits du roman de Laurent MALOT pendant l'émission puis au sommet du donjon du château de Rochetaillée, à la lueur des flambeaux ! Des moments hors du temps !
Une bouffée d’oxygène… pour rallumer les feux qui s’éteignent.
À 70 ans, sans prévenir, Antoine Lagadec vend son imprimerie à Orsay, en région parisienne, et s’installe à Saint-Ambroise, zone pavillonnaire d’une petite ville du Jura. Avec ses costumes de gentleman et son vieux pick-up américain, il détonne. Son énergie et sa fantaisie touchent vite le cœur des habitants qui, pour la plupart, n’ont qu’un rêve : quitter ce lieu endormi où seule la brasserie Chez Suzie apporte vie et chaleur.
À Saint-Ambroise, Antoine croise la route de Faustine, veuve et retraitée qui ne croit plus guère en l’amour, et celle de Louise, ado passionnée de photo, en révolte contre ses parents. L’une et l’autre comprennent que Monsieur Antoine, comme tous l’appellent, cache des douleurs qui affleurent peu à peu. Il n’a pas déménagé d’Orsay, il a fui. Contre toute attente, ce sont elles qui pourraient bien lui venir en aide…
Avec sensibilité et justesse, Laurent Malot nous parle de regrets mais aussi de rédemption, d’amitié et d’espérance.
Yann LIOTARD nous présente " Juste le temps de vivre " , aux éditions Arléa, le premier livre sélectionné pour le prix Charles Exbrayat 2024. Lectures au pont Souvignet, auprès de l'arbre Exbrayat. Une émission suivie par un public attentif et animée par Jacques Plaine et Anne-Marie Vergnon, lectures assurées par Muriel Coadou, de la compagnie Collectif 7.
Qui connait encore Robert Lynen, le jeune acteur du film "Poil de carotte"? Enfant star du cinéma français dès 1932, il connaîtra la gloire avant de d'engager dans la résistance à l'âge de vingt ans. Capturé par les allemands, torturé pendant des mois, il ne trahira pas ses camarades. Fusillé le 1er avril 1944, il meurt à vingt-deux ans. Ses obsèques nationales auront lieu trois ans plus tard, un 24 décembre. Yann Lyotard la vie foudroyée de Robert Lynen, un destin mis en lumière avec talent et émotion.
Christophe Maillot
" Nixon après le Watergate " (Les trois colonnes)
En 1974, Richard Nixon était contraint à la démission dans le cadre du scandale lié au Watergate. En 1994 pourtant, lors de ses obsèques, Bill Clinton prononce son éloge funèbre et ce, en présence de tous les anciens Présidents américains encore en vie.
Sur les vingt ans séparant 1974 de 1994, Nixon aura donc réussi ce tour de force, d'abord de partir sous les injures et les quolibets, en étant littéralement banni de la société américaine, puis de remonter la pente en parvenant à une quasi-réhabilitation.
La chronique de Jacques Plaine
CHRISTOPHE MAILLOT Nixon, après le Watergate une résurrection (1974 – 1994) Les 3 Colonnes Directeur général des Services du Département, Christophe Maillot a déjà publié « L’humour chez JFK – Une arme politique ». Réélu triomphalement à la Présidence des États-Unis en 1972, Richard Nixon n’en sera pas moins contraint à la démission en 1974. « Le seul Président américain, depuis la création de la République à la fin du XVIIIe siècle, à avoir été contraint, dans le cadre du scandale du Watergate, à la démission ». Avec Henry Kissinger dans la musette (Christophe Maillot adore ce genre d’expression populaire) Richard Nixon avait pourtant mené au cours de son premier mandat une politique étrangère brillante et efficace. Une politique marquée par la détente avec l’URSS, la préparation de la « paix dans l’honneur » au Vietnam et le rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine. Mais l’arrestation de cambrioleurs dans les locaux du Parti démocrate à Washington avait provoqué l’irréparable. Une affaire de « plombiers » devenue Affaire d’État. Un fait divers, « gâchis monumental du Watergate ». Des coups durs - voire tordus - Nixon en avait déjà connus, mais cette fois de son propre aveu, c’est un « effondrement ». Un tsunami dont ne se relèverait pas « Un Monsieur tout le monde ». Sauf que Richard Nixon n’est pas « Un Monsieur tout le monde » et que vingt ans plus tard, lors de ses obsèques et devant tous les anciens présidents des États-Unis, Bill Clinton prononcera l’éloge funèbre du siècle. De 1974 à 1994 en effet - et après avoir vaincu la dépression, s’être refait une santé et retrouvé une aisance financière - Nixon, multipliant publications et rencontres avec les grands de ce monde redeviendra un personnage respectable et respecté. Le visionnaire qu’il avait été avant. Avant les plombiers. Ce sont ces vingt années « pleines de rebondissements et jamais linéaires » que Christophe Maillot raconte ici. Vingt années d’un Nixon exceptionnel par son ambivalence mais aussi par son incroyable faculté à analyser l’évolution des relations internationales contemporaines et dont la vision prémonitoire du monde d’aujourd’hui – comme par exemple l’émergence d’un Poutine ou l’hypothèse de sa guerre contre l’Ukraine - est fascinante. Un livre à lire avant les élections américaines du 5 novembre.
Jean-Paul Malaval
" Par un étrange été à Marteline " (Calmann-Lévy)
Un an après le drame, Simon Rochelin se rend en pèlerinage à Marteline, là où l'été précédent Margaux, sa fille de vingt et un ans qui randonnait dans la région, a fait une chute mortelle du haut d'une falaise bordant la Dordogne.
On a conclu à un accident, mais Simon apprend d'un ami policier, Eugène Parent, que selon le rapport d'autopsie, le cou de Margaux portait des traces de strangulation. La jeune fille a-t-elle été assassinée ?
Eugène et Simon décident de mener une enquête discrète. Margaux semble avoir été en contact avec la jeunesse du coin. La piste mène à Florence Bazillac, bourgeoise délaissée dont le fils se distingue par ses frasques, et à Thérèse Anglard, une ancienne parisienne, égérie d'une troupe de comédiens en herbe venus répéter un spectacle.
Entre séduction, trahisons, révélations, un étrange ballet s'engage dans la petite cité médiévale refermée sur son terrifiant secret…
La chronique de Jacques Plaine
JEAN-PAUL MALAVAL Par un étrange été à Marteline Calmann-Lévy Né à Brive, Jean-Paul Malaval qui après avoir été maire de Vars sur Roseix pendant 19 ans, journaliste à Centre Presse, L’Écho du Centre et Le Nouvel Observateur est aujourd’hui écrivain, auteur de plus de 50 romans et lauréat des prix Louis Gachon, Émile Guillaumin, Arverne et Passerelle. « Voici un an, presque jour pour jour, on a retrouvé le corps de ma fille au pied de la falaise ». Celle qui domine la Dordogne à Mareline. Persuadé que Margaux ne s’est pas jetée volontairement dans le vide et pour essayer de comprendre et de confondre qui a assassiné sa fille, Simon Rochelin revient au village avec son meilleur copain, un ancien commissaire de police. Simon dans la peau du père fou de chagrin et de remords à la recherche de la vérité, son copain flic déguisé en écrivain en quête d’un sujet pour son prochain polar. Curieux village que Marteline, sacrée bourgade avec sa pléiade de citoyens pas piqués des vers ni des hannetons. Thérèse tout d’abord, une soixante-huitarde attardée qui reçoit dans son salon - un salon qui n’est ni celui de mademoiselle de Montpensier ni celui de la marquise de Rambouillet – une troupe de théâtreux amateurs. Des bras cassés pas trop genrés qui changent de partenaire pour un oui ou pour deux non au gré de copulations sexy ou avinées et plus souvent dans des baignoires que sur des canapés d’époque. Thérèse qui se singularise pour avoir largué un mari sans tares ni problème et qui continue à lui écrire deux fois par semaine, des milliers de lettres qu’elle se fait une gloire de ne jamais ouvrir. Parmi les villageois présents le jour où Margaux s’est écrasée au bas de la falaise, il y a aussi un palefrenier plus branché sexe que le meilleur de ses étalons, sa mère qui veut se venger d’un mari collectionneur de joyeuses secrétaires et Juliette une grenouille de bénitier qui après avoir envisagé de prononcer des vœux de bénédictine change son missel d’épaule et se prépare malgré son âge « à le faire » pour la première fois. Un drôle d’aquarium avec des guppys qui copulent avec des scalaires, des gouramis avec des tétras, des danios avec des discus, un aquarium dont Simon et son copain commissaire de police ne sortiront pas indemnes. Mais en sauront un peu plus sur « l’accident »
Christian Chavassieux
" Je suis le rêve des autres " (Mnemos)
À cause d'un rêve extraordinaire, un jeune garçon porte les espoirs de son village : il pourrait devenir un messager des esprits.
Pour accomplir sa destinée, il doit se rendre jusqu'au lieu de sa possible consécration.
Accompagné d'un vieil homme, ancien mercenaire au passé trouble, ils vont entreprendre un voyage à travers des contrées fabuleuses, fait de rencontres qui les rapprocheront dans la réalisation de leurs quêtes individuelles : l'accomplissement d'un destin non de sire pour le garçon et la possibilité ultime de rédemption pour le vieil homme.
La chronique de Jacques Plaine
CHRISTIAN CHAVASSIEUX Je suis le rêve des autres mu Auteur de romans s’inspirant autant de la sciencefiction et de la fantasy que des grands romans du XIXème Christian Chavassieux vit et travaille à Roanne. Prix Lettres Frontières 2015 il est le parrain du Concours de Nouvelles 2024 organisé par la Médiathèque Municipale, les Amis de la Moldavie et Lire à SaintÉtienne. C’est dans un monde bien à lui, un monde très différent de celui de la planète bleue que Christian Chavassieux nous entraîne aujourd’hui. Un monde avec un seul continent et un bien grand fleuve, « Le fleuve des fleuves ». Un monde où « l’aube se confond avec le crépuscule » et où les forêts abondent d’arbres immenses, les « mégarbres » aux « fûts illimités » et aux feuilles « larges comme des maisons ». Un monde où la chaleur s’envole comme partout ailleurs mais où les hommes s’obligent à creuser des trous pour « accumuler le froid ». Le fleuve des fleuves c’est la rivière qui coule et s’écoule d’un bout à l’autre de ce monde nouveau qui n’est pas notre nouveau monde à nous. Un fleuve si large qu’en son milieu on n’en aperçoit ni la rive droite ni la rive gauche et où - au bout du bout – émerge le Lieu sacré. Un temple où le conseil des conseils décide dans sa grande sagesse qui parmi tous les postulants deviendra « réliant », demi-dieu moitié humain moitié esprit. Chaman parmi les chamans. Et c’est là – à la source des sources - que Malou - du haut de ses huit ans - va être soumise à ce conseil des conseils. Scruté jusqu’au fond de l’âme pour savoir si son rêve - le rêve qu’il a fait voici presque un an - mérite qu’il devienne « un de ces frères humains que les esprits désignent pour parler en leur nom ». Un réliant. Accompagné par un vieil homme – un guerrier légendaire au passé sulfureux – il a quitté son village après que le conseil des anciens – « des anciens qui n’étaient pas forcément des vieux » – a jugé de la qualité de son rêve. À pied, à cheval, en bateau, suivant les pistes des troupeaux et des caravaniers ils ont fait route avec un seul objectif, convaincre le conseil des conseils que le rêve de Malou était bien celui d’un enfant inspiré par les esprits. Un enfant sacré. Un sacré gamin. Un réliant
Maryse Barlet
" 26 ans de présidence jusqu'à la légion d'honneur " (Les Éditions de Phénicie)
Maryse Barlet raconte ses vingt-six années de présidence de l'Associationdes des infirmes moteurs cérébraux et polyhandicapés de la Loire, ses émotions - colère, tristesse, peur, joie, surprise -, son souci de mettre au centre de ses préoccupations les personnes handicapées, plaidant leur cause et défendant leurs intérêts.
Une aventure d'une grande richesse humaine.
La chronique de Jacques Plaine
MARYSE BARLET 26 ans de présidence jusqu’à la Légion d’Honneur Éditions de Phénicie Membre de l’Éducation Nationale, puis retraitée en 2000, Maryse Barlet a été 26 ans présidente de « Les Infirmes Moteurs Cérébraux et Polyhandicapés de la Loire ». Le 11 septembre 1995, alors que le président de « l’Association des Infirmes Moteurs Cérébraux et Polyhandicapés de la Loire » annonce sa démission, Maryse Barlet se porte volontaire – « sans réfléchir » - pour assurer la suite. Malgré la mort de son fils en 2004 elle restera présidente jusqu’en 2021. 26 ans de présidence. Une longue histoire qui la verra gérer le quotidien de rapports pas toujours faciles – et parfois tendus - entre directeurs de structures, professionnels de ces établissements, mais aussi entre parents de jeunes handicapés. 26 ans de Présidence au cours desquels elle sera à la manœuvre lors de la pose de la première pierre puis de l’inauguration de quelques Instituts, foyers, centres d’Aide par le travail et aussi « d’habitations inclusives pour personnes handicapées vieillissantes », ensemble de structures qui compose aujourd’hui le paysage du handicap de la métropole stéphanoise. 26 années émaillées d’événements émouvants comme la création d’un foyer baptisé du nom de son fils - le « Foyer l’Olivier » - ou du « Centre Henry’s » inauguré par Janick – marraine de ce Centre et épouse du funambule - et Fabienne Buccio alors préfète de la Loire, aujourd’hui de notre région. 26 années, théâtre d’épisodes inédits comme le changement de nom de l’Institut « Maxime le Forestier » devenu « Grande Terre » après le constat du désintérêt du chanteur, ou amusants comme ces soirées où l’ego de vedettes parisiennes fut joyeusement mis à mal : Laurent Gerra par le triomphe du docteur Dautriat et de son « Ouilla ! Docteur » en première partie de son spectacle ou Laurent Ruquier furieux qu’on ne puisse lui servir « deux œufs sur le plat » à 9 heures du matin. Aujourd’hui Maryse Barlet a tourné la page. Dans la joie quand le Préfet lui a annoncé sa nomination dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, dans la tristesse quand un mois plus tard la mort frappait une nouvelle fois à sa porte.
Le narrateur l'assure : il n'a pas le gène de l'adoption. Mais que peut-il
faire lorsque du jour au lendemain sa compagne le houspille et tient à
le conduire à son corps défendant à la DDASS, chez le psychiatre ou
le réveille en pleine nuit pour le demander en mariage ? Jouer l'inertie,
faire de la résistance, s'adonner au sarcasme puis, de guerre lasse, capituler.
Et c'est ainsi qu'un futur papa se retrouve en Colombie, à 2500 m
d'altitude, au bord de précipices, le souffle court, dans l'attente de l'enfant
qui ne va pas tarder à paraître et, qui sait, lui ravager le coeur.
Serge Tachon
" Floc, garbure et coups fourrés. Charles Exbrayat visite les Landes " (Geste noir)
En 1971, le célèbre écrivain Charles Exbrayat décide de passer trois jours à Saint-Sever, dans les Landes. L'homme de lettres pourrait choisir la cité historique comme théâtre de son futur roman à suspense?!
Il rencontrera un commissaire de police, admirateur de son œuvre, un cuisinier italien et un cafetier landais. Charles Exbrayat, gourmet averti, se délectera de la gastronomie landaise et transalpine. Après une courte pause, l'enquêteur devra se remettre au travail?!
À la poursuite d'un réseau de trafiquants de drogue qui le tient en échec depuis deux ans, il pressent une possible revanche sur ces criminels à la chance insolente?! Le roman, hommage à Charles Exbrayat est préfacé par Claire Exbrayat, sa fille.
La chronique de Jacques Plaine
SERGE TACHON Floc, Garbure et Coups fourrés, Charles Exbrayat visite les Landes Legestenoir Correspondant de presse du quotidien Sud Ouest, Serge Tachon est un inconditionnel de Charles Exbrayat. Après avoir participé ce mercredi à la journée qui lui était réservée à la Médiathèque de Saint-Étienne, à Planfoy et à Tarentaise, il lui rend ici un vibrant hommage. Un roman dans lequel Charles Exbrayat s’invente un petit viron en Gascogne. Au début du printemps 1971, un guide Michelin sous le bras, l’ami Charles qui depuis quelques années a posé ses valises à Planfoy - et qui chaque matin s’invente un prochain polar sur le chemin du Pas du Riot - décide d’aller taquiner l’inspiration à l’autre bout de l’hexagone. À Saint-Sever exactement. Dans ce merveilleux village qui à lui seul mériterait deux guides Michelin. Dans cette « Cité historique des Landes » où entre l’abbaye et l’hôtel de France et des ambassadeurs, les berges de l’Adour et le Café de la place, il va chercher à inventer l’impossible pour exciter les neurones d’Imogène ou du commissaire Tarchinini. De floc en garbure et de foie gras en pousse rapière, il va le temps du voyage, se mettre à la diète des râpées et du sarrasson, du pâté chaud et des barrabans. Et puis au cours de ses rencontres à l’hôtel ou au café, dans la rue ou au bord de la rivière, de quelques déjeuners avec ceux qui par ici l’adorent à travers ses livres, il va découvrir le quotidien des SaintSéverins. Découvrir que ce quotidien est plein de risques et d’imprévus. Que par exemple le pharmacien qui confondait un peu morphine et aspirine a été salement tabassé et que cette agression n’est - pour tout le village - que le début d’une sinistre descente aux enfers. Il va découvrir aussi que le procureur de la République comme le commissaire de police de Mont de Marsan sont plus souvent à Saint-Sever que dans leur bureau, que le lieutenantcolonel qui dirige la brigade de Saint-Sever est lui aussi plus souvent sur les dents que sur son divan. On ne peut alors que se réjouir. Se réjouir que notre Charles Exbrayat ait prit le train du retour avant qu’une balle perdue – même si les conflits se règlent ici plus à l’arme blanche qu’à la kalachnikov – nous prive du plaisir de lire ses derniers romans. « C’est pas Dieu possible » par exemple.
Jean Ducreux
" Le figuier des Engoulevents " (Auto-édition)
La mort de son père, avec lequel il était brouillé depuis vingt ans, remet en question l'équilibre de cette vie étriquée.
Bien que fils unique, il n'est pas le seul héritier de son géniteur, comme le lui annonce la notaire de ce petit village du Fenouillèdes, au pied des Pyrénées. Une mystérieuse dame Cafarrosse est couchée dans le testament en tant que légataire universelle.
Constantin va donc hériter du beau Mas des Engoulevents dans des circonstances très spéciales, qui le poussent à revenir sur les vingt premières années de sa vie - la relation qu'entretenaient ses parents, ses amours et ses attachements, ses choix professionnels - jusqu'à bouleverser l'ensemble de son existence.
La chronique de Jacques Plaine
JEAN DUCREUX Le Figuier des Engoulevents Auto-édition Jean Ducreux est connu pour ses polars lyonnais et ligériens. Polyglotte, globe-trotter, enseignant, chercheur il est aussi romancier et scénariste. Haut fonctionnaire sorti de l’École nationale d’Administration, Constantin Cafarrosse est le numéro deux de la préfecture du Gard. Réputé pour s’opposer à toutes compromissions, pots de vin, bakchichs et dessous de table – on dit même qu’il aurait refusé une valise de gros billets visant à favoriser l’implantation d’un supermarché sur le territoire d’une sous-préfecture – il est surnommé « L’Incorruptible » ou « Robespierre », ou les deux à la fois. Mais si sous les ors de la République il est ce haut fonctionnaire respecté et salué avec déférence dans les salons, chez lui il n’est que la cinquième roue du carrosse. La culotte c’est sa femme qui la porte. On peut même avancer que devant cette tigresse teigneuse, il n’est qu’une virgule dans les Misérables tout juste bonne à soigner son bonsaï. Un joli petit bonsaï ramené des collines de son enfance, vieux de vingt ans et resté depuis toujours un peu, beaucoup, passionnément son doudou. Et puis un jour, un jour comme pas tous les jours, voilà notre homme convoqué chez le notaire – à trois heures et demie de route de sa tanière – et pour quoi faire ? Assister à l’ouverture du testament. Le testament de papa. Un papa auquel il n’a pas adressé la parole depuis l’année de la « grande rixe ». Arrivé au village de ses vertes années - entre Corbières et Pyrénées et avant son rendezvous chez le fameux notaire – le voilà nez à nez avec le pire et le meilleur : son ennemi de toujours qui se dit acquéreur à n’importe quel prix des « Engoulevents » maison de son enfance d’abord et aussi d’une infirme en chaise roulante. Une gente dame qui à sa vue se met gaillardement à marcher. Sa béquille sur l’épaule. Et puis à l’heure tant attendue chez le notaire, mauvaise nouvelle : « nous allons devoir surseoir à la lecture du testament…tous les intéressés ne sont pas présents aujourd’hui ». « Mais Maître, je suis le fils unique ! ». Bonsaï de bonsaï, voilà une nouvelle branche sur l’arbre généalogique de Constantin. Une sale petite branche qui va faire une ombre de trop du côté des Engoulevents.
Rania Berrada vient de recevoir le prix Exbrayat des lycéens, après avoir reçu celui du grand public, à l'occasion de la Fête du livre de Saint-Etienne. "Najat ou la survie", son premier roman, est publié aux éditions Belfond. Elle est l'invitée de l'émission " A plus d'un titre ", une émission réalisée dans la salle Aristide Briant de la mairie de Saint-Etienne, en présence des lycéens de seconde qui l'ont choisie, lycéens venant de Roanne, de Rive-de-Gier et du lycée Fauriel. Le prix lui a été remis par Jacques Plaine et Robert Karulak, adjoint au maire de Saint-Etienne.
Une rencontre chargée d'émotion pour la jeune romancière franco-marocaine et des lycéens lecteurs attentifs et motivés !
La chronique de Jacques Plaine
RANIA BERRADA Najat ou la survie Belfond Franco-marocaine née à Rabat, Rania Berrada est journaliste à Paris. Son premier roman « Najat ou la survie » après avoir reçu le prix Charles Exbrayat à la Fête du Livre de Saint-Étienne vient d’être proclamé prix Exbrayat des Lycéens. C’était déjà arrivé. Une fois. En 2017 et avec Frédéric Viguier pour « Aveu de faiblesses ». Un roman tout à la fois prix Charles Exbrayat et prix Exbrayat des Lycéens. Aujourd’hui c’est Rania Berrada qui réalise l’exploit avec « Najat ou la survie » élu prix Charles Exbrayat 2023 par un jury de 360 lecteurs de 21 bibliothèques puis prix Exbrayat des Lycéens par un autre jury, lui de 90 élèves appartenant à trois classes de lycées du département. Trois classes de lycées qui ont travaillé depuis la Fête du Livre d’octobre 2023 sur les trois finalistes du prix Exbrayat : « Najat ou la survie » de Rania Berrada, « La Promesse » de Marie de Lattre et « Les Petits meurtres du Mardi » de Sylvie Baron. Trois classes qui viennent de rendre leur verdict et élire « Najat ou la survie » avec plus de la moitié des suffrages. Un prix que Rania Berrada recevra ce vendredi à la Mairie de Saint-Étienne en présence des élèves de ces trois classes : une de Claude Fauriel à Saint-Étienne, une de Carnot à Roanne et une de Notre-Dame des Collines à Rive-de-Gier. Najat. Une jeune femme pleine de projets et d’ambitions. Une étudiante décidée à quitter Oujda la ville aux quatre cents minarets, à échapper à un grand frère plus rigide qu’un pilier de temple grec et à poursuivre ses études. Mais ailleurs. Loin, très loin même. De l’autre côté de la Méditerranée si possible. Certains « ont au-dessus de leur tête une étoile malveillante dont les radiations leur pourrissent l’existence ». Najat est le triste exemple de cette infortune. De jour en jour avec Hicham, Younes, Yahya ou Mehdi.– d’Oujda à Rabat ou de Francfort à Paris - de rêve en cauchemar, d’espoir en désespoir, de certitude en mirage, elle verra la terre promise lui échapper et Allah lui refuser la part d’un bonheur qui pourtant lui tendait les bras.
Patrick Cabanel, ancien élève de Normale Sup, agrégé d’histoire, est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, titulaire de la chaire histoire et sociologie des protestantismes.
Dora. Dora Rivière qui - dans le mouvement Combat - entre très tôt en résistance et cache des juifs sur le plateau du Chambon de Tence - c’est son nom à l’époque – est en 2011 reconnue Juste parmi les Nations. Dora, sœur d’Henri Rivière figure stéphanoise et patron des Fourgons stéphanois, une entreprise de transports qui dans les années 40 et alors que le moteur avait déjà envahi les rues, les routes et les chemins, continuait fièrement à sillonner la ville en charrettes à cheval. Un rude barbu cet Henri Rivière, lui aussi résistant et qui cachait – je le découvre en lisant ce livre – « des armes dans la Chambre verte au-dessus des quais de déchargement de l’entreprise». C’était en face du Lycée Fauriel, là qu’avec un de ses fils et quelques copains nous passions en toute innocence le meilleur de nos jeudis.
L’histoire de Dora c’est beaucoup de voyages en Pologne, Tchécoslovaquie et Hongrie, mais c’est aussi - et avant tout - Ravensbrück. Ravensbrück, un camp où 135 000 femmes et enfants furent déportés et 90 000 assassinés. Arrêtée le 6 octobre 1943, incarcérée à Bellevue puis transférée à Montluc, Dora est partie à Ravensbrück le 30 janvier 1944. Avec Nelly Gorce et Violette Maurice toutes deux Stéphanoises mais aussi avec Geneviève de Gaulle. Et c’est là-bas, à 80 Km au nord de Berlin et parce qu’elle était médecin, qu’elle dut affronter la plus incroyable des situations. A un kilomètre de Ravensbrück. Là où le commandant du camp avait inventé « le Ravier du Jugendlander ». « Une cuve de décantation avant la chambre à gaz.» Un mouroir présenté comme lieu de repos et d’espoir pour les détenues les plus fragiles mais qui, en réalité, était la dernière étape avant le crématoire et la mort.
Et c’est là qu’elle sera envoyée, avec deux infirmières elles aussi détenues. Pour faire croire à l’impossible.
Michel Redon – Les Industries métallurgiques et mécaniques dans la Loire – Tome 2 – Actes Graphiques – 30 €
Stéphanois d’adoption, économiste de formation, Michel Redon a occupé des fonctions de direction à la Banque de France, réalisé des missions au Fonds Monétaire international et à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Il a aussi été consultant pour une entreprise française implantée en Ukraine.
La Loire qui du sud au nord s’étend des bords du Rhône aux première collines du Charolais et du Brionnais, d’est en ouest des monts du Lyonnais aux monts du Forez, est un département riche d’une histoire industrielle exceptionnelle marquée – peut-on dire au fer rouge ? - par le métal, le ruban et le charbon, les martinets, les bistanclaques et les coups de grisou. Aux Editions « Actes Graphiques » dans une collection où le format et la qualité de l’image – souvent photos couleurs en pleine page – donnent aux ouvrages un pouvoir de suggestion exceptionnel, Michel Redon nous fait vivre cette belle aventure. Avec « L’Industrie textile dans la Loire » en 2017 puis « Armes et cycles dans la Loire » en 2019 et maintenant « Les Industries métallurgique et mécanique dans la Loire, l’univers fascinant du métal », dont le tome 2 « Mécanique de précision, outillages machines » vient de sortir des presses.
Avec autorité et compétence Michel Redon nous entraîne dans les ateliers et les ingénieries de 250 entreprises. Entreprises, grosses ou petites, qui s’honorent de produire des pièces mécaniques de précision, de l’outillage à la renommée internationale et des machines en tous genres à l’avant garde du numérique. 250 entreprises héritières d’un passé industriel unique et dont une trentaine emploient plus de 100 salariés. Certaines fières de leur indépendance, d’autres retirant la même fierté de leur affiliation à des groupes - français ou étrangers - dont la notoriété fait gaillardement le tour du monde.
Innovation à tout va et conquête des marchés internationaux sont les deux mamelles de leur réussite. Une réussite qui les voit briller dans des industries aussi porteuses que l’aviation et l’automobile, le matériel ferroviaire et l’industrie navale et dans des domaines où l’exigence est encore plus prégnante comme le nucléaire et la conquête spatiale.
Une chronique de Jacques Plaine, président de Lire à Saint-Etienne
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