Le récit de la femme adultère est l'une des plus belles scènes de la vie de Jésus. Racontée dans l'évangile de Jean, elle décrit le Christ offrant une magistrale leçon d'humanité. Explications de Sœur Anne Lécu, religieuse dominicaine.
Évangile du dimanche 3 avril (Jn 8, 1-11)*
Quant à Jésus, il s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Source : AELF
Le doigt accusateur d’une meute haineuse, une femme apeurée et écrasée, un homme qui s’abaisse avec pudeur et qui va faire surgir la liberté : ce sont les acteurs de l'une des plus belles scènes de la vie de Jésus. On parle du récit de la femme adultère mais on pourrait plutôt dire qu'il s'agit de l'histoire de la femme libérée, pardonnée et déliée.
Au chapitre 8 de l'Évangile de Jean, Jésus est à Jérusalem dans un contexte de tension qui va aller crescendo dans les chapitres suivants. Jean met en scène Jésus face à ses accusateurs, c'est un véritable procès qui se met en place. Et lorsque les religieux viennent le questionner au sujet de la femme prise en flagrant délit d'adultère, c'est un piège qu'ils lui tendent.
Mais que reproche-t-on à Jésus ? "On lui reproche sans doute d'être libre, explique Sr Anne Lécu, et donc ça, ça ne plaît pas beaucoup à ceux qui respectent la loi de façon scrupuleuse et qui finalement ont oublié l'esprit même de la loi qui était de libérer l'homme."
Les scribes et les pharisiens sont dans "une espèce d'enfermement", puisqu'ils suivent la loi à la lettre et que cette ambition les contraint à "toujours se découvrir pêcheur, puisque la loi on ne peut jamais l'appliquer à 100%". Le message de Jésus ici est que "ce qui compte c'est l'esprit de la loi : et l'esprit de la loi c'est la liberté de l'homme".
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