Chaque jeudi à 8h44, Christophe Henning (La Croix) et Christophe Mory (RCF et Radio Notre-Dame) présentent le livre de la semaine.
Elle nous a quitté ce 25 décembre, emportée par la maladie. Elise Fischer, c’est une plume, une romancière, une femme de conviction, une voix aussi, qui a accompagné les auditeurs pendant des années sur RCF…
Imaginez, on se retrouve entre 2029 et 2050. Le monde est-il devenu fou ? A vous de juger. Après une semaine assassine où chacun a pu se faire justice et trucider son agresseur ou son voisin, il faut stopper net cette folie revancharde. Pour éviter les complots, intrigues mais aussi les violences publiques et privées, c’est la transparence qui s’impose. Non seulement vous pouvez voir votre voisin dans sa maison de verre, mais vous avez même le devoir de signaler toute anomalie. On n’est jamais aussi bien surveillé que par ses proches et la société s’est transformée en gigantesque open space…
Attention, lecture un peu difficile. Le théâtre est un art vivant, un texte qu’on entend, une histoire qui nous est montrée, mise en scène. Et pourtant, j’ai envie ce matin de vous faire découvrir la pièce écrite par Laurent Gaudé. Romancier, Goncourt en 2004 pour son roman Le Soleil des Scorta, et Goncourt des lycéens en 2002 avec La mort du roi Tsongor que je vous conseille vivement de lire ou relire, l’auteur dresse de grandes fresques, des histoires qui vous font voyager dans les temps et les traditions, des récits amples, bouleversants, faits de mythes et de défis. Dans ce texte pour le théâtre, on retrouve le souffle poétique et flamboyant de Laurent Gaudé, créant un monde dans lequel les personnages changent de nom, s’apostrophent et soliloquent…
Le 7 à Saint-Jean-de-Maurienne, le 8 à Cagnes-sur-Mer, le 12 à Charlieu, dans la Loire, le 13 à Beaune, le 14 à Neuville-sur-Saône, le 16 à Cannes… Quand on est prix Goncourt, il faut toujours avoir sa valise à portée de main ! Depuis que le prix prestigieux lui a été attribué, Jean-Baptiste Andrea ne touche plus terre. Les rencontres avec les lecteurs se succèdent dans un joyeux tour de France pour répondre aux sollicitations des médias des libraires et finalement des lecteurs.
« Tu n’étais pas exubérant, tu n’étais pas excentrique, tu n’étais pas extravagant, tu n’étais pas extraverti, tu n’étais pas excessif, tu n’étais pas extraordinaire, tu n’étais pas exceptionnel. Mais tu n’étais pas banal. » Quand Jean-Louis Fournier parle de son frère cadet Yves-Marie, c’est toujours avec une infinie tendresse et une pointe d’espièglerie. Que voulez-vous, le parolier de Pierre Desproges ne va quand même pas se ranger des voitures. A 84 ans, le trublion cathodique ne va pas se priver d’un portrait en l’emporte-pièce, lui qui a déjà croqué sa femme, son chat Art Déco, son père alcoolique, sa vache la Noireaude, sa mère du Nord et ses fils, ceux qui demandaient toujours « Où on va papa ? » récit couronné par le prix Femina 2008.
Le mélomane qu’est Eric-Emmanuel Schmitt ne pouvait pas passer à côté du centième anniversaire de la naissance de Maria Callas que nous fêterons le 2 décembre. Lui qui a déjà magnifié Mozart, Beethoven, Chopin, rend hommage ici à la diva que certains appelaient même la Divina. Avec une mise en scène dont il a le secret, l’auteur mêle histoire vraie et fiction, faisant entrer dans ces pages Carlotta Berlumi, un cantatrice maudite et imaginaire, contemporaine de la Callas.
Blum. René Blum, et non pas Léon. Léon Blum, ça nous dit quelque chose, grande figure du socialisme français, président du conseil avant-guerre, les congés payés, le Front populaire de 1936… On comprend que la popularité de l’homme politique ait éclipsé le frère. Il fallait ce roman d’Aurélien Cressely pour rendre justice à René Blum, un premier roman sensible, dense, écrit au cordeau.
Dan Franck est un écrivain suffisamment célèbre pour avoir une fiche wikipedia résumant un parcours littéraire impressionnant. Ce dont Dan Franck se moque un peu, d’ailleurs, poursuivant son travail d’écriture, entre polar, humour, regard aiguisé sur la société sans oublier la série des aventures de Boro, écrite avec Jean Vautrin, sorte de feuilleton de l’Europe au XXe siècle, un grand succès.
N’oublions pas la poésie… Elle n’est pas toujours facile à lire, les esprits cartésiens préfèrent les bonnes histoires avec des personnages, des bons et des méchants, le suspens qui nous fait tourner les pages pour découvrir enfin ce que nous raconte l’auteur, je suis le premier à lire avec impatience et d’ailleurs je vous partage volontiers mes coups de cœur ici même. Mais la poésie ! La poésie, c’est l’éloge de la lenteur, le temps qui passe en quelques mots, des images qui nous viennent, des questions qui restent.
Vous donner envie de lire, finalement un Nobel de littérature bien français, en la personne de Patrick Modiano, distingué « pour son art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables ».
« Les histoires sages finissent souvent par un beau mariage et beaucoup d’enfants ». C’est par le refrain de « la vie conjugale », chanson de Guy Béart dans les années 1960 que commence le roman délicat et sensible de Dominique Barberis. Deux pages après, la narratrice décrit une photo noir et blanc aux bords crantés, prise à Douala, au Cameroun, en 1958. C’est la photo de tante Madeleine « Elle marche, toute jeune, ravissante dans sa robe d’été, en tenant la main de sa fille. »
Michel Cool publie "L'échappée belle du pape", aux éditions Quasar. Dans ce livre rempli d'humour, l'auteur, qui connait par coeur les moindres coulisses de la papauté, met en scène la fugue d'un pape fraichement élu au Vatican. Une intrigue qui saura ravir les férus d'histoire de l'Eglise et qui permettra, selon Christophe Henning, de réfléchir à la lourde responsabilité pontificale par cette "occasion souriante".
Paul et Henri ont fait leurs études ensemble. Et pourtant, tout les éloigne. L’un a rêvé d’un grand destin littéraire, l’autre se contente de vivre au crochet du petit monde germanopratin. Faut-il entretenir l’ambition ou s’en tenir à un certain réalisme ? Mais que devient l’idéal de jeunesse ?
Christophe Henning nous parle aujourd'hui de "Naufrage", le dernier roman de Vincent Delecroix. Un livre "bouleversant" mettant en scène une surveillante du trafic maritime dans la Manche, recevant un appel de détresse venant d'un bateau de migrants à la dérive. Un drame tiré d'une histoire vraie remettant en question nos capacités d'agir face à la détresse.
C’est vrai, c’est la rentrée littéraire, nous en avons déjà parlé la semaine dernière pour constater qu’il y a moins de livres cette année que les années précédentes, mais 466 romans français et étrangers, ça nous laisse de la marge ! Et comme j’ai un faible pour Amélie Nothomb, c’est donc avec l’écrivaine au chapeau que je vous propose de commencer notre revue de la rentrée.
Eh oui, je ne résiste pas au plaisir de sonner la cloche pour mettre les livres en rang par deux et nous voilà partis à la découverte de toute ces histoires au fil des pages. La rentrée littéraire, c’est un sport national, les autres pays de grande littérature n’ont pas de tels rendez-vous, alors profitons-en.
Alouette, alouette, je te plumerais… On connaît la comptine, mais il s’agit dans le livre que je vous propose d’un exercice d’admiration. L’auteur, pourquoi le nier, n’est pas né de la dernière pluie, et se souvient de ses années d’enfance, quand il courait par champs et chemins dans les Flandres. Mais voilà, l’alouette des champs se fait rare…
C’est un récit aux parfums nostalgiques, fait de souvenirs et références à ce monde révolu d’un service postal qui avait tout son charme. L’optimisation des process, la concurrence du courrier électronique, c’est vrai, ont changé la donne. Mais que voulez-vous, ce fils de postiers ne pouvait rester sans faire mémoire des facteurs du passé. L’enfant de la Poste ne conteste pas les courriers égarés, les retards de distribution, l’attente aux guichets… mais bientôt tout cela n’existera plus, et il faudrait être timbré pour ne pas reconnaître que le courrier était un facteur de lien social jusqu’aux campagnes les plus reculées.
Ce roman, c’est toute une histoire. Le livre de Jean-Philippe blondel est sorti… en 2003. Oui, vous avez bien lu, il y a vingt ans, mais alors ? Que vient-il faire dans une chronique consacrée à « l’actualité littéraire » ?
Je ne sais si vous avez fait votre marché ce week-end, mais il y avait de quoi se régaler ce dernier week-end, je veux parler du marché de la poésie bien sûr, qui a occupé la place Saint-Sulpice pendant plusieurs jours. C’était à Paris, mais la poésie n’a pas de frontières, n’a pas de limites et elle peut se trouver n’importe où, sur place des villes et des villages, parfois même sur les réseaux sociaux et dans les livres aussi…
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