Chaque jeudi à 8h44, Christophe Henning (La Croix) et Christophe Mory (RCF et Radio Notre-Dame) présentent le livre de la semaine.
Le choix littéraire de la semaine de Christophe Henning à l'occasion de la matinale spéciale pour les 80 ans du débarquement est "Nous y étions", d’Annick Cojean. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day, aux éditions Grasset.
"Le couteau, réflexions suite à une tentative d’assassinat", de Salman Rushdie, traduit par Gérard Meudal, paru aux éditions Gallimard est le choix littéraire de Christophe Henning. Un récit de la violence du monde et de la crise des religions.
"Le nom sur le mur", d’Hervé Le Tellier, est publié chez Gallimard. C'est le livre de la semaine de Christophe Henning : "une réflexion sur les violences, le rejet, la haine, l’intolérance, la vie en société."
« L’or des rivières » de Françoise Chandernagor, paru aux éditions Gallimard. Un livre nourri de souvenirs et d’anecdotes, qui remonte à l'enfance dans une certaine nostalgie et qui évoque la reconnaissance de tout ce que l’auteur doit à ses racines familiales.
"Un coup au coeur", d'Emmanuelle de Boysson, est publié au éditions Calmann Levy. La romancière y écrit une histoire qui lui est arrivé : une crise cardiaque, raconte Christophe Henning. Son expérience très personnelle, pour une fois, est racontée avec passion, selon lui.
Un ouvrage mêlant texte et photos. C'est ce qui est proposé aux lecteurs du livre de la semaine : "Le foot est une enfance" (Seuil), écrit par Philippe Delerme, en collaboration avec le photographe Bruno Mazodier, à l'initiative du projet d'ailleurs. Comme dans le sport en question, les co-auteurs travaillent ensemble pour transmettre leur passion, raconte Christophe Henning.
"Rien de personnel" a pourtant tout de personnel. Le nouveau roman de Mahir Guven (éditions Lattès) a des allures de récit personnel : une histoire de famille immigrée qui devient française. Christophe Henning raconte une histoire dont le sujet reste universel.
« Chaque 16 août à la même heure elle faisait le même voyage, prenait le même taxi, s'arrêtait chez la même fleuriste et, sous un soleil de feu, dans ce même cimetière indigent, venait poser un nouveau bouquet de glaïeuls sur la tombe de sa mère. » Le rendez-vous annuel s’impose : Ana Magdalena Bach se rend sur l’île. D’une année sur l’autre, le pèlerinage se transforme en escapade. Pourtant, à 46 ans, avec deux enfants et un mari chef d'orchestre, elle a tout pour être heureuse selon la formule consacrée.
Ce livre à trois voix peut trouver sa place dans d’autres émissions de RCF consacrées à la spiritualité. J’ai choisi de vous le présenter aujourd’hui parce que ce livre est aussi un très beau texte littéraire. Et comment, en ce Jeudi saint, ne pas être touché par la méditation que nous proposent les trois auteures?
Une chorégraphe, un cheval… Dans ce texte court et sensible, Bartabas nous relate une rencontre, une sorte d’instant suspendu entre deux artistes qui sont restés émerveillés, réciproquement éblouis, touchés par la grâce. Bartabas est l’homme des spectacles équestres avec sa troupe Zingaro. Pina Bausch, chorégraphe, est une icône de la danse contemporaine. En 1990, la danseuse veut rencontrer le cavalier. Ce sera après le spectacle, à la nuit tombée.
Minh Tran Huy est romancière, critique littéraire, elle est aussi maman. Il y a deux ans, elle racontait ce qu’était la vie avec un enfant autiste sévère dans un essai bouleversant. Ce livre, Un enfant sans histoire, elle était venue présenter lors de mon émission Au Pied de la lettre. Aujourd’hui, c’est à Serge, le petit frère de Paul qu’elle s’adresse, parce que, dans une fratrie, l’enfant handicapé risque de prendre toute la place, et que le petit dernier a droit, lui aussi, à toute l’attention maternelle, même s’il ne fait pas d’histoire.
La fête commence samedi et se prolonge jusqu’au 25 mars, c’est le 25e printemps des poètes. Dans les bibliothèques, les communes, les salles de spectacles, les établissements scolaires, il y aura bien un événement pour vous, lecture, atelier, concert, allez voir sur le site du Printemps des poètes. Quant à moi, j’en profite pour vous présenter quelques-uns des derniers recueils de poésie.
Ce roman raconte l’histoire vraie d’un détournement colossal, du vol démesuré de quelque 200 000 tonnes de pétrole, volatilisés entre le chargement dans un port koweitien en décembre 1979 et le naufrage au large du Sénégal quelques jours plus tard. Non seulement l’immense tanker était perdu au fond de l’océan mais sa cargaison aussi. On a toutefois tenté de récupérer le pétrole, pour se rendre compte que les soutes n’étaient emplies que d’eau de mer.
Les insomniaques seront d’accord avec Gaëlle Josse, il règne durant la nuit une ambiance particulière et la romancière en tire des micro-fictions délicates et émouvantes. Ceux qui peinent à trouver le sommeil sont soucieux pour leur travail, leur famille, ou au contraire sont tout entiers envahi par un amour qui s’éveille. « C’est l’heure des aveux, des regrets, des impatiences, des souvenirs, de l’attente », écrit Gaëlle Josse.
Aujourd’hui, je vous emmène au musée, nous allons suivre Mona, une fillette de dix ans, qui va découvrir toute la beauté du monde grâce à la bonne idée de son grand-père Dadé. En fait, le roman de Thomas Schlesser commence mal : Mona a perdu la vue. Pendant 63 longues minutes, l’enfant s’est trouvée plongée dans le noir, et il n’y a pas pire angoisse pour la fillette mais aussi pour ses parents affolés.
Elle est auteur de BD, illustratrice pour divers journaux et même pour le New York Times, mais il fallait y ajouter quelque chose, un premier roman, il fallait utiliser aussi les mots pour raconter le monde agricole, et nous voici par la fiction au cœur de l’actualité de ces derniers jours. Dans un court roman pastel, Marion Fayolle, originaire de l’Ardèche, dépeint la vie d’une ferme familiale.
L’écrivain et poète Christian Bobin est décédé le 22 novembre 2022, emporté par un cancer à l’âge de 71 ans. Durant les derniers mois de sa vie, il continuait à écrire, préparant un nouveau livre, celui que j’ai entre les mains aujourd’hui. Un livre empreint d’une certaine gravité, mais que je ne considérerai pas pour autant comme un livre testament. Bobin, écrit comme il a toujours écrit, sans posture, par bribes qui entrent parfois en résonance avec des textes précédents. Il évoque ce qui fait son quotidien, le combat contre la maladie, l’hôpital, l’amour, la mort…
C’est un cinquantenaire heureux, il adore son boulot de prof, il écrit des romans qui connaissent un certain succès, il a l’impression d’être dans la course : « Dans le décor figé par la glace hivernale de cette ville de province qui m’a vu grandir, à l’instant où le soleil se lève timidement par-delà la rocade, je suis en pleine possession de mes moyens. J’occupe ma place dans le monde. » Oui, mais voilà, un contrôle médical et c’est l’annonce brutale : un lymphome. Il va falloir se battre contre le cancer.
On le croit sur les bords du lac Baïkal, il parcourt les chemins de traverse de la France vicinale, hors des sentiers battus. On l’imagine en side-car sur les traces des campagnes napoléoniennes, il poursuit la panthère des neiges sur les hauts-plateaux du Tibet. Voyageur infatigable, aventurier des derniers espaces et écrivain gyrovague, Sylvain Tesson nous livre le récit de ses dernières pérégrinations. Entre terre et mer, il a passé trois mois pour explorer « l’arc celtique »
C’est un écrivain universel, et pas seulement parce qu’il a reçu le prix Nobel de littérature, en 2008. Né à Nice en 1940, Jean-Marie Gustave Le Clézio écrit pour pouvoir voyager. Celui dont les ancêtres ont vécu sur l’île Maurice, a écrit sur le désert, se passionne pour Marrakech, explore l’histoire et la géographie du monde… Dans ce petit livre de souvenirs et de convictions, Le Clézio dit simplement ce qu’est pour lui la littérature, et ce que la vie lui a réservé.
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