Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
Pour continuer la marche des chrétiens vers Noël où sera célébrée la naissance de Jésus Christ, la liturgie de ce dimanche propose une page de l'Évangile de Luc, dans laquelle Jean Baptiste parle du Messie tant attendu par le peuple d’Israël. Il s’adresse à ses contemporains qui viennent à lui pleins d’attente : des foules bigarrées où tout le monde est le bienvenu. Juifs pieux, gens pas très fréquentables, bons, mauvais... Tous sont venus au bord du Jourdain pour l'entendre et se faire baptiser. Il les renverra à plus grand que lui. Explications du Père Jacques Nieuviarts.
Un roi menacé de la peine capitale passe devant un juge sans se défendre à coups de sabre ou d'arguments. Un roi nu, en quelque sorte, qui écoute plus qu'il ne parle : c'est ainsi que Jésus apparaît dans l'évangile de ce dimanche - le dernier évangile de l'année liturgique. En cette fête du Christ Roi, nous lisons ce passage où Jésus fait face à Ponce Pilate dans un duo où il est question de pouvoir, de royauté, de vérité. Commentaires d'Anne Lécu, religieuse dominicaine et médecin en milieu pénitentiaire.
Dans les textes de la fin de l'année liturgique, il y a un air de fin du monde, avec des images choc. Tremblement de terre, famine, étoile qui s'effondre... L'évangile de ce dimanche ressemblerait presque à la liste des pires mauvaises nouvelles qu'un journal télévisé pourrait nous livrer un soir de grande catastrophe. La fin du monde est-elle pour demain, comme nous le prédisent les prophètes de malheur ? Cet évangile de Marc ajouterait-il sa pierre aux discours apocalyptiques des extrémistes de tout poil ? Commentaires d'Anne Faisandier, pasteur de l'Église protestante unie de France (Epudf) à Marseille.
"Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur." (1 Jn 4, 20) Cet extrait de la première lettre de Jean résume bien le passage de l'Évangile de ce dimanche. Un intellectuel spécialiste en Écritures saintes vient demander à Jésus quel est le plus grand des commandements. Jésus lui explique alors que l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont indissociables et qu’en vivant ce double engagement on est bien parti pour vivre de la joie du Royaume. Commentaires de Philippe Abadie, prêtre, bibliste, ancien enseignant à l'Université catholique de Lyon.
(Émission enregistrée en 2018)
Quand on parle de Dieu, on a tendance à imaginer qu’il sait tout de nous, qu’il connaît d’avance ce qui arrivera demain, nos préférences, nos désirs, nos refus... Un Dieu qui nous percerait à jour avant même que nous ayons à lui dire quoi que ce soit. L’évangile de ce dimanche vient renverser cette idée. On y découvre un aveugle bondissant qui prend la parole alors qu’on veut le faire taire et un Jésus questionneur qui refuse de désirer à la place de l’autre. Explications du Père Arnaud Alibert, prêtre assomptionniste.
Cette semaine la page d'évangile que nous ouvrons met en scène deux disciples de Jésus. Ils sont frères : Jacques et Jean, ce sont les fils d'un certain Zébédée. Pleins de zèle et d'enthousiasme, ces hommes surnommées "fils du tonnerre" adressent une demande à leur maître. Et provoquent l'indignation de leurs compagnons de route... Explications de James Woody, pasteur de l'Église protestante unie de France (ÉPUdF) à Montpellier.
Doit-on tout quitter pour accéder à une vie pleinement vivante, telle que Jésus la promet à ceux et celles qu'il rencontre ? Pour le suivre, faudrait-il laisser maison, mari, femme, enfant, mais aussi fermer son compte en banque et verser toutes ses économies à une association humanitaire ? L’Évangile de ce dimanche est difficile à entendre. Les disciples eux-mêmes sont déconcertés devant un Jésus qui fait l’éloge du vide. Il y est question d'un homme bien sous tout rapport mais pas encore prêt à ouvrir sa bourse et d'une promesse d'abondance inouïe pour ceux qui taillent la route. Explications du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l’Assomption.
L’évangile de ce dimanche fait partie des textes qui ont toujours fait couler beaucoup d’encre et provoqué bien des débats ! Surtout depuis que le divorce est devenu une formalité dans la société civile. Dans ce texte de l'évangéliste Marc, Jésus place l’amour au sommet de la création. Un amour insécable entre l'homme et la femme - "ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !" Mais aussi entre Dieu et chacun d’entre nous. Le Christ illustre cette idée de confiance partagée en reprenant l'image d'enfants capables de s’abandonner en confiance. Explications du Père Miguel Roland-Gosselin, jésuite à l'église Saint-Ignace, à Paris.
Un homme jeté à la mer une meule autour du cou, une histoire de main coupée et d'œil arraché... Le moins que l'on puisse dire c'est que l'évangile de ce dimanche est très imagé ! Jésus excelle dans l'art de narrer des histoires qui font mouche. Commentaires d'Anne Faisandier, pasteure de l'Église protestante unie de France (ÉPUdF) à Marseille.
Quand Jésus leur annonce sa Passion et sa Résurrection, les disciples ne comprennent pas. Mais la question qui leur vient à l’esprit est : Lequel d’entre nous est le plus grand ? Au-delà de la nature un peu indécente de la discussion, on peut imaginer qu’elle ressemble à une dispute dans une cour de récréation. Une fois de plus Jésus va mettre tout le monde d’accord, d’une façon un peu inattendue. L’évangile du dimanche est commenté par Nicole Fabre, pasteure de l’Église protestante unie de France (ÉPUdF).
Des hommes qui marchent en suivant leur maître, une conversation qui s'engage au fil des pas... L'évangile de ce dimanche est extrait de l'évangile de Marc. On y retrouve un Jésus en seigneur, un Pierre donneur de leçons et une finale paradoxale qui nous parle d'une vie perdue qui pourtant se trouve. Explications de Sœur Anne Lécu, religieuse dominicaine, et médecin en milieu carcéral.
Jésus est né à Bethléem, petite bourgade signifiant "la maison du pain", dans une mangeoire, nous dit l'évangéliste Luc. Ne nous étonnons donc pas de l'entendre nous inviter à le manger, dans l'évangile de ce dimanche ! Jean nous fait entendre les paroles que Jésus prononce à la synagogue de Capharnaüm devant un public déconcerté. Offrir sa chair et son sang à consommer a de quoi surprendre, scandaliser. Et pourtant, à entendre Jésus, il en va de la vie même de l'homme, de cette vie en abondance que Dieu promet à chacun d'entre nous. Commentaires de Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque de Digne.
Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus affirme qu'il est le pain de vie. Et que ce pain, c'est sa chair donnée pour la vie du monde. Comment un homme peut-il donner sa chair à manger ? L'enseignement de Jésus a choqué ceux qui l'ont reçu. Nous-mêmes, deux mille ans plus tard, pouvons trouver irrecevable cette parole. Pourtant, le discours sur le pain de vie que l'on trouve chez Jean est central. Commentaires du Père Sébastien Antoni, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption (A.A.).
L'évangile de ce dimanche nous interroge sur nos attentes vis-à-vis de Jésus. De quoi est fait l'élan de ceux qui désirent le suivre ? Pourquoi le recherchons-nous ? Jean tisse son récit autour du thème de la faim. Comme il en a le secret, il nous introduit dans la réalité profonde du monde, au-delà des apparences matérielles. Commentaires de la théologienne Sylvaine Landrivon.
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