On connaît Noël et Pâques, mais que sait-on de l'Ascension ou de la Pentecôte ? Un dossier pour comprendre le sens des grandes fêtes chrétiennes.
Elles rythment le temps liturgique et constituent des marqueurs forts pour les croyants tout au long de l'année ; les fêtes chrétiennes sont nombreuses mais pas toujours très bien connues. Outre Noël et Pâques qui sont entrées dans l'imaginaire collectif avec les cadeaux et les chocolats qui s'échangent même en dehors des communautés religieuses ; les autres fêtes sont parfois confondues voire inconnues du grand public. Pour tout savoir, RCF vous propose ce dossier complet sur les différentes fêtes chrétiennes.
Avant d'être des célébrations en tant que telles, les fêtes chrétiennes sont des moments liturgiques qui suivent la vie du Christ sur une année. Tout commence ainsi avec la naissance de Jésus de Nazareth à Noël. Du 24 au 25 décembre, trois messes rythment cette fête : la messe de la Nuit, la messe de l'Aurore et la messe du Jour qui célèbrent plusieurs aspects et symboles de la naissance de Jésus. Elles symbolisent la "triple naissance du Christ", autrement dit une naissance corporelle, éternelle et divine. De nombreuses traditions sont associées à cette fête comme la confection d'une crèche, d'un sapin ou l'échange des cadeaux.
Vient ensuite l'Épiphanie, fêtée le 6 janvier. Elle célèbre la venue des rois mages auprès de Jésus nouveau-né. Guidés par l'Étoile du Berger, Melchior, Gaspard et Balthazar sont venus de loin et reconnaissent en Jésus le Sauveur du Monde. Leur visite est l'occasion de montrer que Dieu s'est fait homme non pas pour une seule famille ou un seul peuple, mais bien pour toute la Terre. En France, des galettes des rois (le plus souvent à la frangipane) sont confectionnées à cette occasion.
La Chandeleur est célébrée chaque 2 février, soit quarante jours après Noël. On associe généralement cette fête aux crêpes, mais pour les chrétiens elle ne se limite pas à ce plaisir gourmand puisqu'elle célèbre la présentation de Jésus au Temple, où le vieillard Syméon reconnaît en Jésus le Messie et la lumière du monde. Avant de devenir une fête chrétienne, cette fête était une fête romaine appelée les Lupercales.
Après quelques semaines de temps ordinaire, le temps du Carême s'ouvre avec le Mercredi des Cendres. Elle a lieu au lendemain de la fête païenne du Mardi gras, un jour de transgression et de gourmandise qui prépare à ce temps du Carême, pendant lequel de nombreux croyants pratiquent le jeûne. Revenons au Mercredi des Cendres et à la messe particulière qui a lieu ce jour-là : les prêtres tracent sur le front des fidèles une croix avec de la cendre, symbole de petitesse.
Le dimanche des Rameaux vient ponctuer les quarante jours de Carême. Cette fête commémore l'entrée de Jésus, à dos d'âne, dans la ville de Jérusalem. Bien qu'elle marque l'entrée dans la Semaine sainte et donc qu'elle annonce la Passion à venir du Christ, cette fête est très joyeuse. Lors de cette messe, des branches de buis, de palmiers ou encore d'oliviers sont bénies. Ce rituel revêt de nombreuses symboliques.
Au cours de cette Semaine sainte, le Jeudi Saint marque le début du Triduum pascal, le moment le plus important de l'année liturgique pour les chrétiens. Cet "espace de trois jours" va de la messe du soir du Jeudi Saint, au dimanche de Pâques inclus. Il reprend plusieurs évènements phares de la vie de Jésus, à commencer par la Cène, son dernier repas avec ses disciples. La célébration du Jeudi Saint reproduit également un autre geste de Jésus : celui du lavement des pieds.
Le Vendredi Saint est une autre journée très importante de l'année liturgique, elle commémore la Passion du Christ depuis son arrestation par les soldats romains sur le Mont des Oliviers jusqu'à sa crucifixion et sa mort à 15 heures, sur la colline du Golgotha à Jérusalem, en passant par son jugement par Ponce Pilate. Au cours de cette journée, les croyants ont pour habitude de suivre un chemin de croix, en souvenir des épreuves qu'a traversé le Christ lorsqu'il a été couronné d'épines et accablé sous le poids de sa croix. Cet objet est d'ailleurs central dans la liturgie catholique, puisque la croix est vénérée le soir du Vendredi saint.
Après la mort et l'ensevelissement du Christ, la journée du Samedi Saint est une journée de recueillement. En proie au doute, les fidèles sont dans l'attente de la Résurrection du Christ : on dit que c'est le jour du grand silence. Cette attente s'arrête lors de la veillée pascale, aussi appelée vigile pascale. Elle se tient dans la nuit du Samedi saint au dimanche de Pâques et célèbre la Résurrection du Christ après sa mort sur la croix. Au cours de cette soirée, le cierge pascal est allumé et les fidèles tiennent des bougies pour marquer le passage de la nuit à la lumière. Durant cette célébration, il n'est pas rare de voir plusieurs baptêmes d'adultes.
Chez les orthodoxes, la journée du Samedi saint est marquée par un grand mystère : celui du Feu sacré, qui s'embrase sans l'intervention humaine, au cœur du tombeau du Christ, au sein du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
Cette Semaine sainte prend fin avec la joie de Pâques. Ce jour-là, les chrétiens proclament que le Christ est ressuscité d'entre les morts. Pour les croyants, le mystère de la résurrection est synonyme de vie et de victoire sur la mort, mais il ne signifie pas pour autant l'immortalité. À noter que si les chrétiens occidentaux cachent des œufs en chocolat et mangent un gigot d'agneau, les traditions liées à Pâques sont très différentes chez les orthodoxes.
Et la joie de Pâques ne se limitent pas à cette unique journée du dimanche, en effet la fête continue toute la semaine suivante avec ce que l'on appelle l'octave de Pâques.
Quarante jours après Pâques, soit donc toujours un jeudi, les chrétiens célèbrent l'Ascension. Elle désigne la montée au Ciel du Jésus, où il s'assit à la droite de Dieu le Père, après être apparu à plusieurs reprises. Cette élévation est un symbole de vie éternelle pour les croyants. Par ailleurs, elle s'accompagne d'une promesse : celle de la venue prochaine de l'Esprit Saint. Lors de cet évènement, Jésus-Christ confie également à ses apôtres la mission d'annoncer la Bonne nouvelle partout dans le monde.
Dix jours après l'Ascension, la promesse faite par Jésus est accomplie : les disciples reçoivent l'Esprit Saint, c'est la Pentecôte. Alors qu'ils se trouvent dans un lieu appelé Cénacle, cet Esprit-Saint se manifeste par des langues de feu qui se posent sur eux. À ce moment-là, les douze apôtres reçoivent les dons de l'Esprit Saint, son souffle de vie et de paix. C'est lui qui leur donne la force de témoigner de la résurrection du Christ et de faire connaître son enseignement. Cette fête clôt le temps pascal. Au cours du dimanche qui suit pour les catholiques, et du lundi qui suit pour les orthodoxes, les chrétiens célèbrent une autre fête, celle de la Sainte Trinité, qui désigne le mystère d'un Dieu unique incarné en trois personnes : Dieu le Père, Jésus le Fil et l'Esprit Saint.
À l'automne, le temps liturgique est marqué par la fête de la Toussaint, le 1er novembre. Souvent confondue à tort avec le Jour des morts qui a lieu le lendemain, cette fête désigne comme son nom l'indique la fête de tous les saints, connus et inconnus. Car si on compte plus de 8000 saints dans l'Église catholique qui font office de modèles, la Toussaint est surtout l'occasion de rappeler que tous les Hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents. Attention, les protestants ne célèbrent pas cette fête car ils ne croient pas aux Saints et ne les vénèrent pas, à l'inverse des catholiques.
Si il ne faut pas confondre la Toussaint avec le Jour des défunts ou jour des morts, les deux sont tout de même indissociables. Après avoir fêté dans la joie tous les Saints, la jour des défunts le 2 novembre est un jour de tristesse au cours duquel les croyants prient pour leurs proches et leurs aïeux décédés ou disparus, en se rendant notamment au cimetière. Et même si les rites funéraires chrétiens sont de moins en moins pratiqués en France, cette fête est aussi l'occasion de nous interroger sur notre rapport à la mort.
À la fin de l'année, la boucle liturgique est presque bouclée. Un temps précis prépare à ce renouveau : l'Avent. Il correspond au temps de préparation à Noël et donc à l'arrivée de Jésus parmi nous. Une préparation spirituelle pendant laquelle les croyants méditent sur la vertu de la patience. Pendant ce temps qui dure quatre semaines, plusieurs rites permettent d'avancer vers Noël, c'est le cas du calendrier de l'Avent mais aussi de la couronne de l'Avent, avec quatre bougies symbolisant les quatre étapes du salut du monde.
À noter que hormis Noël, l'Épiphanie, et la Toussaint, toutes ces fêtes n'ont pas lieu à une date fixe. Elles varient d'une année à l'autre. Par ailleurs, ces fêtes n'ont pas lieu au même moment pour les orthodoxes et les autres chrétiens, car les orthodoxes sont calés sur un calendrier différent de celui des catholiques et protestants.
Au fil des décennies, d'autres fêtes sont venues s'ajouter à ce calendrier liturgique, notamment des fêtes mariales, c'est-à-dire en l'honneur de la Vierge Marie. On peut citer notamment l'Annonciation, l'Assomption ou l'Immaculée conception. Elles concernent uniquement les catholiques et les orthodoxes, puisque les protestants ne vénèrent pas la mère de Jésus.